Coupe abusive de bois, confection de briques aux bords des cours d’eau à Pita : l’environnement menacé à Timbi Madina

Située à près de 400 kilomètres de Conakry (dans la préfecture de Pita, en Moyenne Guinée), la sous-préfecture de Timbi Madina est une zone agro-pastorale. Plus de 70% de la production nationale de la pomme de terre provient de cette localité, arrosée par de nombreux cours d’eau. Mais, ces derniers temps, ces cours d’eau sont fortement menacés. A cause de la coupe abusive du bois et la confection des briques cuites sur place, le niveau d’eau a considérablement baissé dans ces cours, a appris un reporter de Guineematin.com qui a été contacté par des habitants de Timbi.

Sur place, les populations sont inquiètes. Certains citoyens sont en train d’envahir les abords des cours pour faire des jardins, du charbon de bois ou pour confectionner des briques. Et, cela se fait dans une destruction du couvert végétal et une coupe abusive du bois tout au long des cours d’eau. Les conséquences de cette agression sur l’environnement commencent à se faire sentir puisque les marigots et rivières tarissent petit à petit.

« Ils sont venus couper les arbres autour de la rivière de Tolinwol pour aménager des jardins. A l’heure là, c’est la plus grande rivière Fottorewol qui est visée par la coupe abusive des bois. Ils sont en train de faire le charbon de bois et cuire les briques aux alentours de cette rivière. Chaque fois, ça se répète, on n’a pas encore trouvé de solution, parce que les autorités locales n’ont rien dit, alors que l’eau ne fait que baisser au niveau de ces cours d’eau. Nous demandons aux autorités de faire face à cette situation pour mettre fin à cette menace », a dénoncé un citoyen qui a contacté Guineematin.com sous le couvert d’anonymat.

Mais, selon les autorités de la commune rurale de Timbi Madina, la menace qui pesait sur la rivière ‘’Telinwol’’ a été déjouée. Toutefois, le maire, Mamadou Dian Diallo indique qu’il n’était pas informé des menaces qui pèsent actuellement sur la rivière ‘’Fottorewol’’.

« A Tolinwol, il y a de cela deux mois, quelqu’un avait voulu mettre un jardin ; mais, on l’a empêché et on a sensibilisé les gens pour que cela ne se répète plus. Pour le cas de Fottorewol, je dirais que ça, c’est impossible. Parce que c’est Fottoré qui ravitaille tout Timbi Madina en eau. Si cela s’est passé à Fottoré, je n’étais pas au courant », a dit le Mamadou Dian Diallo.

Concernant ceux qui confectionnent les briques le long des cours d’eau, le maire de la commune rurale de Timbi Madina est formel : « On ne peut pas arracher quelque chose à quelqu’un sans lui trouver une autre activité », martèle l’élu local.

A la lumière de ce propos, on peut dire sans risque de se tromper que les confectionneurs de briques ont un blanc-seing pour saigner à blanc l’environnement au niveau des cours d’eau de la commune rurale de Timbi Madina. Et cela, même si le maire, Mamadou Dian Diallo, tente de faire de la gymnastique verbale pour justifier le silence coupable de l’autorité communale.

« On a pris des mesures pour que ces gens là respectent au moins 30 mètres. C’est à des endroits très distancés qu’ils sont en train de faire ça.  Pour l’interdire définitivement, il faudra leur donner quelque chose à faire. On ne peut pas interdire entièrement la confection des briques, parce que plus de 80% de la population utilise les briques cuites. Donc, nous sommes en train de réfléchir pour décourager ces gens-là, parce qu’on a le souci de bien faire pour que l’environnement soit respectée », a dit le maire, Mamadou Dian Diallo.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 58 95 27 / 664 41 32 27

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