Cour constitutionnelle : les nouveaux commissaires à la HAC prêtent serment

Nommés le 24 août 2020, par un décret du chef de l’Etat, les 13 nouveaux commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC) ont prêté serment ce lundi, 31 août 2020, à la Cour Constitutionnelle. Boubacar Yacine Diallo et ses 12 autres collaborateurs ont prêté serment de remplir fidèlement, en toute indépendance et en toute impartialité, leurs fonctions de membres de l’organe de régulation des médias en Guinée, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché à la Cour Constitutionnelle.

Après la lecture du rôle d’audience et du décret de nomination des nouveaux membres de la HAC par la greffière en cheffe, le président de la Cour Constitutionnelle, Pr Mohamed Lamine Bangoura, a invité le conseiller rapporteur de ladite Cour à lire le rapport de prestation de serment. Un rapport qui insiste sur l’attitude que doit adopter chacun des commissaires durant leur mandat à la Haute Autorité de la Communication, conformément à la loi.

Pr Mohamed Lamine Bangoura, président Cour Constitutionnelle

Ensuite, le président de la plus haute juridiction de Guinée est largement revenu sur le contenu du serment prévu à l’article 7 de la Constitution. Pr Mohamed Lamine Bangoura a rappelé aux nouveaux commissaires qu’ils sont désormais tenus de remplir fidèlement, en toute indépendance et en toute impartialité, leurs fonctions de membres de la HAC. Il a aussi insisté sur le fait qu’ils soient dorénavant tenus au secret professionnel, à la confidentialité pour les faits, actes et renseignements dont ils auront connaissance ; mais également de s’abstenir de toute prise de position publique sur des questions relevant de la compétence de leur institution.

Après sa prestation de serment, le nouveau président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, a annoncé les couleurs de ce que sera sa gestion avec ses collègues de cette institution de régulation des médias en République de Guinée.

Boubacar Yacine Diallo, nouveau président de la HAC

« Avec mes collaborateurs, nous allons très rapidement définir une feuille de route. Mais, comme vous le savez, le premier objectif, ce sera de nettoyer la presse. Elle est envahie par des individus qui n’ont rien à y faire. Et, il faut que les journalistes puissent se retrouver entre eux et parler de l’avenir de la profession. Naturellement, vous savez qu’on s’achemine vers des élections. Donc, nous allons travailler à ce que tous les candidats soient traités au même pied d’égalité…», a notamment promis Boubacar Yacine Diallo.

Présent à cette cérémonie de prestation de serment, le président de l’Association Guinéenne de Presse en Ligne (AGUIPEL), Amadou Tham Camara, a exprimé les attentes qu’il nourrit à l’égard de cette nouvelle équipe de la HAC.

Amadou Tham Camara, prestation de serment, le président de l’Association Guinéenne de Presse en Ligne (AGUIPEL)

« Aujourd’hui, le paysage médiatique est très diversifié. Quand vous prenez le cas de la presse en ligne, l’arsenal juridique doit forcément être complété par un décret d’application de sorte que le foisonnement rime avec la qualité. Et, cela, il faut qu’il y ait de véritables entreprises de presse. Il appartient donc à la HAC d’impulser cette dynamique, de faire en sorte que les journalistes soient épanouis, qu’ils soient immatriculés à la CNSS, qu’ils aient des garanties et que les entreprises de presse puissent accéder aux marchés…», a-t-il dit, tout en misant sur l’expérience professionnelle de l’homme, Boubacar Yacine Diallo, qui dirige cette nouvelle équipe.

Pour sa part, le président de l’Union des Radios et Télévisons Libres de Guinée (URTELGUI) a demandé à l’équipe dirigeante de la HAC de faire de l’application de la loi son cheval de bataille. Sanou Kerfalla Cissé a aussi exhorté les nouveaux commissaires à se pencher sur la situation difficile des journalistes.

Sanou Kerfalla Cissé, président URTELGUI

« Même si ce sont mes organes qui commettent des fautes, que nous subissions la rigueur de la loi. Il faut qu’on arrête avec la complaisance dans ce pays… Aujourd’hui, les 80% des journalistes guinéens n’ont pas de contrat de travail. Les 90% sont très mal payés. Et, si on vous dit que d’autres peuvent rester jusqu’à huit mois sans salaire, c’est traumatisant pour un professionnel de la communication. Il faut que les patrons de presse acceptent de signer le contrat et affilier tous leurs travailleurs à la CNSS », a plaidé Sanou Kerfalla Cissé.

A rappeler que pendant la cérémonie, aucun ancien commissaire de l’équipe sortante de la HAC (qui était dirigée par madame Martine Condé) n’était visible dans la salle.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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