Couvre-feu et cambriolage à Boma (N’Zérékoré) : les victimes pointent du doigt des militaires

Les faits de cambriolage se multiplient à travers la Guinée depuis l’instauration du couvre-feu destiné à freiner la propagation du coronavirus. Après Dubréka et Kourémalé (Siguiri), c’est la ville de N’zérékoré qui a enregistré le cambriolage de plusieurs boutiques dans la nuit du mercredi au jeudi, 09 avril 2020. Alors que les assaillants ont emporté plusieurs biens, les victimes accusent des militaires d’en être les auteurs, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les actes de cambriolages et de braquages commencent à inquiéter et à intriguer les guinéens en plein couvre-feu contre e Covid-19. La nuit dernière, des inconnus s’en sont pris à des boutiques au quartier Boma, dans la commune urbaine de N’zérékoré. Selon les victimes, des militaires pourraient être responsables de ces actes d’autant plus que c’est eux qui ont le contrôle de la ville de 21 heures à 5 heures.

Fatoumata Diallo, vendeuse de riz

Fatoumata Diallo, vendeuse de riz, a expliqué les pertes subies avant de porter des accusations sur des agents. « Je suis venue le matin, on m’a dit que mon magasin a été cassé. J’avais 3 bidons d’huile dedans. Ils ne les ont pas vus. Ils n’ont pris que 4 bidons vides et une somme de plus de 600 mille GNF. « Nous, on rentre à la maison avec nos enfants à 20 heures, et c’est les militaires qui font le couvre-feu. Si nous venons le lendemain matin pour trouver que nos boutiques sont pillées, qui va-t-on accuser ? C’est les militaires. Parce que depuis que nous sommes là, il y a plus de 20 ans, il n’y a jamais eu de cas de vols ici et c’est eux qui nous disent chaque jour de rentrer à 20 heures qu’il y a couvre-feu. Moi-même, je préfère qu’ils arrêtent l’affaire de couvre-feu là. Nous même on va surveiller. Parce que c’est ce qui envoi les cas de vols dans le pays. Ou alors, qu’ils prennent leurs dispositions parce que ce qu’ils sont en train de faire, ça nous fatigue ».

madame Aminata Condé, vendeuse de matériels de couture

Non loin, madame Aminata Condé, vendeuse de matériels de couture, a fait le bilan des pertes subies. « Ce matin, c’est la jeune sœur de ma maman qui m’appelé pour me dire que ma boutique a été cassée la nuit. Immédiatement je suis venue. J’ai trouvé qu’ils ont cassé en bas du portail pour accéder dedans. Ils ont pris 2 rouleaux de tissus, un paquet de ciseaux, avec 5 de mes complets. J’ai fait maintenant 20 ans ici sans vol. Mais, depuis l’arrivée des militaires ici, on remarque chaque jour des cas de vols. Donc, s’ils ne veulent pas nous aider ou nous sécuriser, ils n’ont car nous laisser tranquille. Nous même, nous allons nous sécuriser ».

Mamadou Samba Diallo

Pour sa part, Mamadou Samba Diallo dit avoir perdu plus d’une tonne de ciments. « On est venus ici, nous avons trouvé que notre porte est cassée. J’ai regardé le ciment, j’ai trouvé qu’ils ont volé un rang qui est de 50 ciments. Mais parmi les 50 sacs de ciments, ils ont réussi à envoyer plus de 20 sacs parce qu’ils n’avaient pas envoyé de voiture. Ils ont pris les 20 sacs et quelques pour transporter sur leurs têtes ».

De N’zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

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