Covid-19 à Conakry : immersion dans le quotidien difficile des gérants de vidéoclubs

Boubacar Bah

La pandémie du Coronavirus qui secoue le monde entier affecte sérieusement le monde du football. Tous les championnats européens et la prestigieuse League des Champions sont suspendus par les fédérations nationales et l’UEFA. Les gérants des vidéoclubs à Conakry, qui faisaient le plein à l’occasion des matches, tirent aujourd’hui le diable par la queue. Tel est le constat fait sur le terrain par un reporter de Guineemain.com dans la journée d’hier, samedi 11 avril 2020.

Les gérants de vidéoclubs traversent une période difficile à cause de la pandémie du Coronavirus. Les grands matches de football, très suivis par les amoureux du football, leur permettaient de faire de bonnes affaires. Aujourd’hui, ces gérants ne savent plus à quel saint se vouer depuis que les Européens sont confinés.

C’est le cas de Mamadou Bobo Condé, gérant d’un vidéoclub dans le quartier Lambandji, dans la commune de Ratoma, dont les affaires ont été fortement secouées par la maladie. « On traverse cette crise sanitaire comme tout le monde. C’est une période difficile parce qu’il n’y a pas de travail et tout est à l’arrêt. Nous nous retrouvons sur la route avec nos clients qui ont hâte que les championnats reprennent mais aussi les différentes compétitions. C’est très difficile pour nous ; mais, il faut qu’on l’accepte. On ne fait que survivre du jour au lendemain. Nous sommes obligés de payer les locations et les abonnements sur les différents services de diffusion des matches. C’est une perte pour ceux qui font les abonnements de longue durée pour ne pas être embêté à chaque fin de mois. Mais, il y a beaucoup de pertes dans le monde entier qui sont supérieures à notre activité ».

Mamadou Bobo Condé

Face au drame que connaît l’humanité, Mamadou Bobo Condé prie que l’on arrive à bout du coronavirus. « Aujourd’hui, nous prions que cette pandémie très dangereuse et contagieuse prenne fin. Ce qui nous préoccupe c’est comment survivre de cette pandémie. Quand on est en bonne santé, on peut trouver solution à cette perte économique », a-t-il laissé entendre.

Boubacar Bah

Abondant dans le même sens, Boubacar Bah qui travaille à Kobaya Plateau, soutient que le moment n’est pas propice et se dit incapable de trouver la dépense quotidienne. « C’est difficile pour nous à l’heure-là. Même pour gagner à manger c’est des problèmes. Je suis en train de me débrouiller en vendant du café noir, du thé et de l’eau. L’abonnement qu’on a payé est parti à zéro ; c’est même hier que mon abonnement sur la SODITEV (Société de Distribution des Images de Télévision) a expiré sans compter celui de Canal qui est le plus cher », s’est-il plaint.

Pour sa part, Abdoulaye Sow qui a une boutique à côté de son vidéoclub, dit être affecté moralement. « Ce n’est même pas à cause de l’argent seulement. Aujourd’hui, on n’a pas quelque chose sur lequel on peut se concentrer comme le football. Moi, je gère autre chose que le vidéoclub ; mais, quand il y a le ballon ici, j’ai encore la chance d’avoir plus de clients », a-t-il fait savoir.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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