Covid-19/Confinement en Europe : « même les sans-papiers sont pris en charge », dit Aliou Baldé (UFDG-Belgique)

Aliou Baldé, secrétaire fédéral UFDG en Belgique

« Jusqu’ici je n’ai pas entendu un seul cas de mort d’un Guinéen suite au CODIV-19 ici en Belgique, même si certains ont développé certaines formes de la maladie. Durant cette crise sanitaire, même les sans-papiers sont pris en charge et traités comme les autres », dixit Aliou Baldé, secrétaire fédéral UFDG en Belgique, marié et père de trois enfants, vivant à Bruxelles.

Guineematin.com : vous vivez à Bruxelles, la capitale belge où, comme dans la plupart des villes du monde, vous êtes confiné. Pouvez-vous nous dire comment se passe ce confinement ?

Aliou Baldé : Je dois vous dire que cette situation est une première ici en Belgique. Comme dans beaucoup d’autres villes du monde d’ailleurs. Tout est à l’arrêt. Tout le monde est confiné dans les maisons. Les rues sont vides. Boutiques, magasins, bureaux, ateliers et que sais-je encore, tout est fermé.

Seuls les secteurs essentiels comme les hôpitaux et les magasins d’alimentation fonctionnent avec des mesures strictes (distanciation sociale d’un mètre et demi) entre les personnes. Les autorités sont très strictes. La police délivre des amendes aux contrevenants, allant jusqu’à des milliers d’euros.

Il faut noter que les salaires sont payés à temps par les employeurs même si les travailleurs restent à la maison. En somme, ça se passe bien jusqu’ici.

Guineematin.com : En quoi se résument les activités quotidiennes d’un confiné ? Préparer à manger, lecture, télévision ou quoi d’autres ?

Aliou Baldé : Comme je l’ai dit tantôt, c’est une situation inédite. À part les 5 prières quotidiennes, nous avons les devoirs des enfants que les enseignants nous envoient par mail afin que nous les aidions à les traiter.
Deux heures sont réservées à la lecture du Coran pour les mêmes enfants. Nous participons tous aux tâches ménagères. Personnellement, et en tant que secrétaire fédéral de l’UFDG Belgique, je passe beaucoup de temps aux conférences call pendant ce confinement. Lequel ne nous empêche pas de travailler pour le parti, surtout au regard de la situation actuelle de notre pays.

Par ailleurs, en tant que président des ressortissants de Dara Labé, nous organisons d’autres conférences call pour organiser la riposte contre la pandémie.

Il y a aussi la télévision et les réseaux sociaux bien entendu qui occupent une place non négligeable dans nos activités quotidiennes pendant ce confinement.

Je précise que chaque soir, à 20 heures, tout monde applaudit sur les balcons et les fenêtres pour remercier le personnel de la santé qui est en première ligne dans la lutte contre la pandémie. Ce moment est très émouvant dans tout le continent européen.

Guineematin.com : Contrairement à l’accoutumée, vous vous retrouvez avec femmes et enfants à la maison. Comment ces enfants vivent cette situation ? Est-ce qu’ils comprennent ce qui se passe ? Qu’est-ce que vous leur racontez ?

Aliou Baldé : Nous disons la vérité aux enfants. A cause du beau temps, ils demandaient toujours à aller dehors au début, mais ils ont fini par comprendre nos explications grâce aussi ce qu’ils voient à la télévision.

Je dois reconnaître que cette situation nous a permis de mieux nous occuper de nos familles et écouter nos enfants. En dehors d’une situation comme celle à laquelle nous sommes soumis bien malgré nous, même pendant les vacances, il n’y a presque pas de temps pour la famille. Actuellement, nous organisons des jeux en famille pour faire en sorte que les enfants ne s’ennuient pas trop.

À voir leur réaction, je pense que c’est paradoxalement une chance pour eux d’avoir papa et maman à la maison 24 heures sur 24.

Guineematin.com : Cette crise dure depuis plus d’un mois. Mais, si cela devait durer encore plus longtemps, est-ce que c’est tenable ? Est-ce qu’il arrive que certains aient besoin d’un psychologue pour ne pas craquer ?

Aliou Baldé : Je ne pense pas que nous ayons le choix. Car la seule façon de se protéger contre cette maladie est de rester à la maison. Ici, les Belges sont très disciplinés. Tout est calme. Il y a un sondage officiel qui démontre malgré tout que 50% des Belges ne supportent pas bien le confinement. Mais, ils n’ont pas le choix. Je répondrai donc par OUI : C’est tenable, car il y a l’accompagnement nécessaire de la part de l’Etat.

Guineematin.com : Quelle est la situation de nos compatriotes vivants en Europe. En particulier les sans-papiers ?

Aliou Baldé : Pour le moment, nos compatriotes se portent bien. Jusqu’ici, je n’ai pas entendu de cas de mort, même si certains ont développé certaines formes de la maladie ici en Belgique. Durant cette crise sanitaire, même les sans-papiers sont pris en charge ; donc, bien traités comme les autres. Dans cette lutte, personne n’est laissé derrière ici en Belgique.

Guineematin.com : Un message particulier pour nos lecteurs ?

Aliou Baldé : Encore une fois, je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à vos compatriotes vivant dans cette partie du monde. Je prie Dieu d’épargne notre pays, déjà confronté à beaucoup d’autres difficultés, de cette pandémie. Je salue tous vos lecteurs.

Propos recueillis par Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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