Covid 19 dans les médias : le difficile quotidien des journalistes sportifs

Paul Fatiha Tounkara
Paul Fatiha Tounkara

La propagation du Covid 19 dans notre pays entraîne des bouleversements dans plusieurs secteurs d’activités. Parmi les secteurs durement touchés, il y a le monde sportif qui est complètement à l’arrêt. Les championnats de football (Ligue 1 et 2), les championnats de Basket Ball, de Hand Ball et d’autres disciplines sportives sont mises en quarantaine au grand dam des mordus du sport et des journalistes spécialisés.

Ces derniers sont aujourd’hui très affectés, ne trouvant plus de matière première à traiter. Les journalistes sportifs, notamment ceux de Conakry, traversent « de durs moments », éloignés des stades et des rédactions pour cause d’état d’urgence, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le coronavirus a causé l’arrêt de toutes les activités sportives suite à l’instauration de l’état d’urgence sanitaire en Guinée. Aujourd’hui, les journalistes sportifs sont privés de leur passion. D’autres stations de radios ont été obligées d’ailleurs de faire le service minimum. C’est le cas du groupe Hadafo Médias où trois confrères ont été malheureusement testés positifs au Covid-19.

L’un des journalistes sportifs de ce groupe, Paul Fatiha Tounkara, joint au téléphone dans la journée d’hier, lundi 13 avril 2020, est revenu sur son quotidien, plus que jamais bouleversé.

Selon notre confrère, cela fait pratiquement 3 semaines depuis qu’il est à la maison, suite à la décision du groupe Hadafo médias de faire le service minimum. « Depuis l’annonce des 2 cas positifs au sein du groupe, notamment Aboubacar Diallo et Moussa Yéro Bah, et la décision de la direction générale de maintenir le service au strict minimum, je suis à la maison. On ne travaillait pas aussi bien pour la radio que pour la télé ».

Aujourd’hui, Paul Tounkara ronge son frein, sevré de ses instants favoris. « Personnellement, c’est très ennuyant et stressant quand vous vous habituez à la routine, de vous réveiller tous les matins à 4 heures 30′, d’arriver au boulot à 5 heures, de faire le Morning à 8 heures, puis le journal des sports à 12 heures, ensuite aller sur le terrain et revenir pour le journal de 18 heures et enfin réaliser les émissions qui passent tous les lundis et mardis soir sur Espace TV. Quand vous êtes sevrés de votre profession, c’est vraiment ennuyant de rester cloîtré, confiner à la maison pendant tout ce temps », a-t-il fait savoir.

En outre, Paul Tounkara dit avoir une pensée pour ses nombreux auditeurs et téléspectateurs. « On pense à tous ces auditeurs, à tous ces téléspectateurs qui écrivent, qui nous appellent pour nous dire que nous leur manquons à travers notre travail. Personnellement, ça a été très douloureux pour moi de passer les 3 semaines à la maison ».

Toute la journée de notre confrère est faite de lecture, d’infos à travers les médias et d’échange avec les enfants. « Je suis souvent avec les enfants, qui sont mon passe-temps. C’est vrai que c’est aussi des casse-pieds, mais ils étaient mes compagnons en plus de la télé, mis à part France 24 et TV5 que je ne regarde pas à cause des informations effroyables qu’ils diffusent à longueur de journée sur le Covid 19. Après, il y a la lecture avec un livre que le sélectionneur du Syli national de foot salle, Mohamed Chinois, m’a offert sur la biographie de Zinedine Zidane, sur comment est-ce qu’il a piqué les étoiles, sur comment il a aidé sa femme à s’installer progressivement dans son rôle d’épouse et à l’accompagner dans sa période de gloire. »

Selon Paul Tounkara, le moment le plus difficile pour lui durant cette période a été le jour où Aboubacar Diallo et Moussa Yéro Bah, du groupe Hadafo Médias, ont été déclarés positifs au coronavirus. « Le soir du 1er avril, lorsque j’ai appris le résultat positif d’Aboubacar Diallo et de Moussa Yéro, j’ai aussitôt ressenti tous les signes à la fois. J’ai eu de la fièvre, de la constipation, j’ai eu de la diarrhée, j’ai commencé à vomir et je me suis senti affaibli. J’ai appelé mon médecin qui m’a rassuré et qui a dit que c’est du stress. J’étais stigmatisé dans le quartier lorsque je sortais. Je lisais un regard fuyant sur le visage des personnes que j’avais l’habitude de côtoyer. Dans la cour également, je sentais une certaine méfiance à mon égard. J’ai décidé de me confiner. Après quelques jours, j’ai décidé d’aller volontairement me faire dépister à Donka pour avoir le cœur net, mais aussi pour rassurer mon entourage. C’est 48 heures après que l’ANSS m’a appelé pour dire que mon résultat est négatif. C’était très dur », a-t-il expliqué.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622680041

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