Covid-19 en France : Alimou Diallo décrit les conditions de vie difficiles des Guinéens

Le confinement est l’une des mesures prises en France pour combattre la pandémie du Coronavirus qui a fait de très nombreuses victimes dans ce pays. Cette décision a eu pour conséquence l’arrêt de toutes les activités, l’économie prenant un sérieux coup. Des Guinéens vivant en France connaissent des conditions de vie précaires en ce moment allant de la cherté de la vie au manque de certains produits venant de la Guinée en passant par l’isolement total et le manque d’argent. C’est ce qu’a confié à un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, lundi 27 avril 2020, Alimou Diallo, employé dans une compagnie d’assurance à Paris.

Dans la région Parisienne, ce sont plus de 12 millions d’habitants qui ont été confinés par les autorités françaises. Une façon de limiter la chaîne de propagation de la pandémie du Coronavirus.

Selon Alimou Diallo, le coronavirus a bousculé les habitudes et transformé le visage de Paris. « Aujourd’hui, Paris qui est la ville la plus visitée au monde, ressemble à un cimetière abandonné. Vous ne voyez aucun touriste et aucun café n’est ouvert. Tous les grands monuments tels que la Tour Eiffel, les Champs Elysées, le Musée du Louvre, tout est fermé et aucun touriste. La capitale française Paris a changé et c’est une ville qui est complètement à l’arrêt. Si vous voyez Paris aujourd’hui vous ne pouvez pas la reconnaître. »

Pour Alimou Diallo, les africains en général, et surtout les Guinéens en particulier, peinent à trouver de quoi manger parce que tous les magasins où sont vendus les aliments venant d’Afrique sont fermés. « Vraiment la situation est très stressante. Le plus gros problème que nous avons est que nous n’arrivons plus à manger les produits exotiques, c’est-à-dire des produits qui viennent de l’Afrique. Je veux parler des feuilles de manioc, des feuilles de patate. Aujourd’hui, on n’en trouve plus puisque la plupart des magasins sont fermés. Le plus grand marché africain en Europe qui est Châteauroux est fermé aujourd’hui. On ne peut plus aller se procurer de ces aliments-là et nous ne sommes pas habitués à manger d’autres aliments. Notre situation est hyper compliquée », s’est-il plaint.

Poursuivant, Alimou Diallo ajoute que les conditions de vie des africains se sont encore détériorées suite à la hausse des prix en ce mois de Ramadan. « Les gens n’ont plus d’argent et les choses coûtent plus chères. Les africains en général, nous sommes les grands consommateurs de gombo. Le kilo de gombo, qui coûtait 5 Euros 90, c’est-à-dire disons 60 milles francs guinéens, se vend aujourd’hui à 11 Euros 90, à peu près 12 Euros. Et, vous imaginez déjà pour les étudiants Guinéens qui n’ont pas de boulot et n’ont plus de revenus. Ils sont obligés de doubler le prix des produits exotiques en ce mois de Ramadan pour pouvoir manger. Il faut dire aussi que les restaurants des universités sont fermés. Et, cela constitue une coup dur pour les étudiants Guinéens qui pouvaient se procurer un bon plat à un prix abordable ».

En outre, notre interlocuteur a révélé que les étudiants guinéens de France ont des difficultés d’avoir accès à un médecin traitant. « La plupart d’entre eux n’ont pas de médecin traitant parce qu’ici, l’accès à un médecin traitant, c’est une procédure. Donc, ils sont arrivés et n’ont pas eu le temps de le faire. Ça c’est une situation particulière aux Guinéens, notamment les étudiants qui sont arrivés récemment. Deuxième difficulté, c’est l’isolement. Vous savez nous en Afrique, nous ne sommes pas trop habitués à ce genre de situation. Être isolé dans un appartement, sans être en contact avec personne et sans rendre visite à personne, c’est une situation inédite à laquelle ceux qui sont arrivés de la Guinée ne sont pas du tout habitués. Moralement, ces étudiants sont très affectés et c’est ce qui fait qu’ils ne peuvent pas se concentrer sur les études », a-t-il dit.

Devant cette situation compliquée, Alimou Diallo lance un appel un appel à l’ambassade de la Guinée en France. « L’ambassadeur de la Guinée en France doit essayer de se concerter avec les différentes associations d’étudiants pour voir de quoi ils ont besoin et qu’est-ce qu’on peut leur apporter en fonction des moyens financiers ou des ressources disponibles à l’ambassade. Il y a des pays comme le Cameroun ou le Sénégal où les autorités respectives essayent de faire un petit effort mais pour le cas guinéen, jusqu’à nos jours, c’est inquiétant ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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