Covid-19 : les 116 familles de la cité de Solidarité entre insuffisance des kits sanitaires et galère

Adama Sira Diallo, handicapée

Les cas positifs de Coronavirus se multiplient de façon exponentielle en Guinée avec déjà 111 personnes testées positives. A la cité de Solidarité, située à Ratoma centre, où habitent plus de 700 personnes handicapées reparties dans 116 familles, très peu de dispositions sont prises dans la prévention de cette maladie. Les seuls dispositifs existant sont les kits de lavage des mains, mais qui sont insuffisants. Aucun autre dispositif n’est mis en place pour faire face à la maladie. L’inquiétude est grande chez certains occupants des lieux rencontrés dans la journée de ce samedi, 4 avril 2020, par un reporter de Guineematin.com basé dans la préfecture.

La Guinée est en état d’urgence sanitaire avec un couvre-feu de 21 h à 5 h à Conakry. A la cité de Solidarité, qui regroupe une centaine de famille, aucune disposition majeure n’a été prise par l’Etat dans la prévention de la maladie dans cette cité.

Adama Sira Diallo, handicapée

Adama Sira Diallo, handicapée, y vit la peur au ventre avec ses quatre enfants à cette période de crise sanitaire inédite. Elle se débrouille avec les moyens de bord pour assurer la propreté de son ménage. « Nous faisons tout pour assurer davantage la propreté au sein du centre et particulièrement de nous et de nos enfants. Nous avons des sceaux, du chlore et du savon, c’est que nous utilisons régulièrement ici. On a appris que cette épidémie est hautement contagieuse, mais on n’a pas le choix, on est obligé de sortir pour mendier. Nous exhortons l’Etat et les personnes de bonne volonté à nous assister davantage en cette période d’épidémie. Nous souffrons énormément. Quand on sort pour mendier, nous sommes souvent rejetées, peut-être parce que nous ne portons pas de masques de protection. D’ailleurs, ceux qui veulent nous offrir quelque chose nous jettent même l’argent parce qu’ils ne veulent pas s’approcher de nous. C’est dur… ».

Ibrahima Sory Tounkara, handicapé et soudeur de profession

Ibrahima Sory Tounkara, handicapé et soudeur de profession, se plaint de l’insuffisance des kits et de la fermeture des mosquées, leur source de revenu. « Je prie Dieu qu’il redonne la santé aux malades du Coronavirus et que la maladie s’arrête là. Dès que cette épidémie du Coronavirus s’est déclarée, nous avons pris des dispositions en installant des kits de lavage des mains. Nous sensibilisons matin et soir les familles des personnes handicapées. Des bonnes volontés nous ont dotés de quelques kits, mais ils sont insuffisants. Nous en demandons davantage. On sait que notre département dirigé, par Hadja Mariama Sylla de l’Action Sociale, est en train de tout faire pour nous assister. Mais d’ici là, nous sollicitons de l’aide de personnes de bonne volonté. Nous n’avons pas de masques de protection, nous n’avons pas de gans ni de thermo-flash, ça nous préoccupe énormément. Actuellement, vous savez aussi qu’il n’y a pas de travail. Les mosquées où on gagnait un peu sont fermées. Nous qui vivons au jour le jour, nous souffrons vraiment. Nous demandons de l’aide », a-t-il lancé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box