COVID-19 ou la leçon des médias du nord

Si la nouvelle pandémie à laquelle l’humanité est confrontée est mondiale, il y a cependant 4 pays dans lesquels une véritable tragédie humanitaire est en train de se dérouler. Parmi ces 4 pays, trois font partie du fameux et très prestigieux G7 (les sept pays les plus industrialisés du monde). C’est autant dire que cette pandémie n’est pas une maladie des pauvres. Bien au contraire. Et, c’est là que se trouve son côté énigmatique.

Depuis la fin de la guerre, c’est pour la première fois que les grandes puissances occidentales sont confrontées à une situation chaotique comme celle-ci. Une situation inédite qui remet en cause les idées reçues. Face à ce drame humanitaire qui se déroule au nord, les médias de ces pays se retrouvent eux aussi face à une situation qui était la moins attendue du monde. Habituellement, c’est dans le tiers monde, et plus particulièrement en Afrique, que les catastrophes naturelles, la guerre, la famine et la maladie avec leurs corollaires de mort font des ravages.

Subitement, et contre toute attente, l’Occident est confronté à une situation inattendue. Perçu comme un Eldorado par les citoyens du Sud, le Nord est devenu un enfer pour ces derniers. Pris au piège dans ces pays, certains veulent revenir en Afrique mais ne le peuvent pas. Fermeture des frontières oblige. Dans le contexte actuel, même si les frontières n’étaient pas fermées, les candidats au départ pour l’Occident ne devaient pas se bousculer dans les aéroports.

Les gens meurent par centaine voire par millier dans certains pays comme aux Etats-Unis. En Europe, les maisons de retraites ressemblent à un poulailler où une grippe aviaire implacable et meurtrière a fait son irruption. Les personnes âgées et les celles qui sont fragiles payent un lourd tribut.

Malgré ce drame sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les médias occidentaux ne nous montrent pas les images effroyables de ces drames. C’est vrai que voir des corps entassés les uns sur les autres ne ferait qu’aggraver une psychose déjà bien installée dans les têtes. C’est vrai qu’un cortège funèbre de 1 000 cadavres acheminés dans un cimetière ou dans un four crématoire, ferait plus de mal que de bien. Mais il faut se poser la question suivante : si c’était en Afrique est-ce que les mêmes médias auraient fait preuve d’une telle responsabilité ?

Les médias occidentaux sont accusés à tort ou à raison de ne montrer que le coté positif de leurs pays. Ce qui n’est pas sans conséquences directes dans l’autre drame qui se déroule depuis plusieurs décennies maintenant dans la mer Méditerranée. Cette pandémie ne fera pas exception. Certes ces médias égrainent heure après heure le décompte macabre du nombre de victimes, mais ils s’abstiennent de diffuser les images de ces victimes.

Même les malades alités et témoignant devant les caméras ne le font pas à visage découvert. Tous sont protégés. Cela devrait interpeller les Africains. Afin que, dans l’avenir, n’importe quelle image de n’importe quelle situation ne soit pas diffusée sur les chaines de télévision.

Il est évident que ce n’est pas facile pour l’Afrique de tendre la main d’un côté et d’exiger la protection et la dignité pour ses victimes de l’autre. Mais les médias du nord ne doivent pas faire dans nos pays ce qu’ils ne font pas dans les leurs.

Habib Yembering Diallo Guineematin.com

Tél. : 664 27 27 47

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