Damantang s’est-il enrichi sur le dos de l’Etat ? Le procureur demande la prison contre Doussou Condé

Damantang Albert Camara, ancien ministre de la Sécurité et de la Protection civile
Damantang Camara

Le procès opposant Albert Damantang Camara et madame Doussou Condé a entamé son dernier virage ce jeudi, 3 janvier 2019, au tribunal correctionnel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma. Ce sont les plaidoiries et réquisitions des parties au procès qui ont eu lieu. Le procureur a requis deux ans de prison et un mandat d’arrêt international contre Doussou Condé, poursuivie pour diffamation par voie de presse, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Madame Doussou Condé, pionnière du RPG, parti au pouvoir en Guinée, a accusé plusieurs hauts cadres de l’Etat, y compris Albert Damantan Camara, d’enrichissement illicite avec les moyens de l’Etat. Des propos tenus par la dame en juillet 2017 dans l’émission « Œil de Lynx » de la radio Lynx FM. Dans cette émission, Doussou Condé a accusé le ministre Damantang Albert Camara de posséder « une société de distribution de carburant à Boké. Il s’est accaparé de tous les contrats des sociétés sises dans cette localité. Il a remis une voiture VA à Mody Sory qui est la personne qui s’occupe de ladite société ».

Pour l’audience de ce jeudi, c’est maitre Labila Michel Sonomou, avocat de la partie civile qui a été le premier à prendre la parole. Selon lui, « les propos tenus par voie de presse sont diffamatoires, mensongers et calomnieux à l’encontre de mon client. C’est pourquoi, nous demandons au tribunal d’en tirer toutes les conséquences du droit. Nous n’avons pas initié cette procédure pour s’enrichir. Mais, nous voulons que notre honneur, que notre image soit rétablie. C’est pourquoi, en tant que partie civile, nous demandons le franc symbolique à titre de dommages et intérêts. Nous demandons également qu’il soit décerné un mandat d’arrêt international contre dame Doussou Condé ».

Pour sa part, dans ses réquisitions, le substitut du procureur, Boubacar 1 Bah, est revenu sur les faits qui ont conduit à cette procédure. Ensuite, monsieur Bah a fait remarquer que madame Doussou Condé a été cité à comparaitre, pour la première fois, en août 2018. Mieux, un délai de 3 mois a été accordée à la dame, qui vit aux Etats-Unis d’Amérique Mais, précise le procureur, elle ne s’est jamais présentée à l’audience

Pour Boubacar 1 Bah, madame Doussou Condé n’a apporté aucune preuve de ses propos. « C’est pourquoi, par ma voix, le ministère public requiert qu’il vous plaise de retenir madame Doussou Condé dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, vous la condamnerez à deux ans de prison par défaut et décernerez un mandat d’arrêt international à l’audience contre elle », a requis le procureur.

L’affaire a été mise en délibéré pour décision être rendue le 17 janvier 2019.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél: 620 58 95 27

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