Dansa Kourouma sur les manifs en Haute Guinée : « elles sont annonciatrices d’un certain malaise »

Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition (CNT)
Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG)


Comment expliquer les violentes manifestations qui secouent la Haute Guinée ces derniers jours ? Dr Dansa Kourouma a apporté une réponse à cette question dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce jeudi 6 mai 2021. Le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSC-G) estime que plusieurs facteurs d’ordre social et économique sont à l’origine de ces mouvements de colère.

 

Siguiri, Kankan, et Kérouané. Ces trois villes de la Haute Guinée, fief bastion historique du parti au pouvoir, ont connu une situation agitée depuis lundi dernier. Des citoyens sont sortis manifester dans les rues, avant d’aller attaquer les résidences de certaines autorités administratives, communales et même religieuses. Ils protestent ainsi contre la décision du gouvernement guinéen, interdisant les prières nocturnes dans les mosquées pendant les dix derniers jours du ramadan. Tout en condamnant la mort d’un élève et les blessés par balles enregistrés dans ces manifestations, Dr Dansa Kourouma estime que cette situation résulte de plusieurs frustrations accumulées.

 

« Je condamne la répression à travers l’usage d’armes létales pour contenir des manifestations pacifiques. Il faut savoir que ces manifestations sont annonciatrices d’un certain malaise de la population dû à l’effet des restrictions devenues insupportables depuis l’avènement de la pandémie de Covid-19, mais également du fait de l’accumulation de colère liée aux restrictions des libertés imposées par les autorités et les mesures sociales imposées par le gouvernement sur les populations. Ensuite, ces manifestations sont liées à la pauvreté et la cherté de la vie », soutient le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSC-G).

 

L’activiste de la société civile trouve qu’en agissant de la sorte, les citoyens sont en train de défier les autorités. Une situation qu’il juge défavorable à la lutte contre la pandémie de Covid-19. C’est pourquoi, il appelle les Guinéens au respect de toutes les mesures s’inscrivant dans le cadre de la préservation de la santé de la population. « Ces manifestations sont des actes de défiance des autorités. Sinon les mesures restrictives sont légion dans tous les pays. Elles sont tolérées par endroits et des manifestations sont enregistrées par ailleurs.  Et, du fait des récents rebondissements de la Covid-19 dans le pays, ces mesures sont justifiables sur tous les plans.

 

Je sais qu’il y a un sentiment de malaise du fait des erreurs politiques, des effets de la pauvreté et de la cherté, de l’accumulation de ressentiment du fait des multiples privations liées à la Covid-19, mais les populations doivent encore accepter de suivre les mesures édictées au nom de la lutte contre pandémie, qui a même amené l’interdiction du pèlerinage aux lieux saints de l’islam. Ceci n’est pas un argument en faveur d’une résignation complète, même contre l’injustice la plus insolente des autorités », a dit Dr Dansa Kourouma.

 

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

 

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