Déguerpissent dans une école à Matoto : 213 millions disparus

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« Le 15 octobre 2020, Bafodé Guirassy a pris des gendarmes qui sont allés envahir les locaux de mon école. Quand je l’ai appris, je me suis rendu sur les lieux. Mais, les gendarmes qui étaient envoyés pour occuper les lieux m’ont dit que je n’ai pas accès à mon école… Ils ont cassé mes bureaux et ont emporté des biens et un montant de 213 millions francs guinéens, répartis comme suit : 23 millions au compte de mon école, 120 millions étaient pour mon fournisseur, 70 millions appartiennent à des femmes mareyeuses. Donc, c’est  tous ces montants réunis qui constituent les 213 millions francs guinéens volés dans mon bureau. J’ai toutes les preuves de mes déclarations », a notamment expliqué Ibrahima Mariama Barry.

Poursuivi pour « vol de biens et de numéraires » au préjudice de monsieur Ibrahima Mariama Barry (son locataire), le concessionnaire Bafodé Guirassy était de nouveau hier, lundi 26 juillet 2021, devant le tribunal correctionnel de Mafanco. A la barre, le prévenu a nié les faits mis à sa charge dans cette affaire où on lui reproche d’avoir subtilisé 213 millions de francs guinéens lors d’une opération de déguerpissement forcé à Matoto, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans ce dossier, c’est une affaire de location d’un bâtiment à étage qui a mal tourné. Et, les faits incriminés à l’encontre de Bafoué Guirassy remontent au 15 octobre 2020 dans la commune de Matoto. A l’époque, Ibrahima Mariama Barry occupait le bâtiment de Bafodé Guirassy qu’il exploitait à titre d’école. Cela faisait suite à un contrat de location signé entre les deux hommes. Et, devant le tribunal ce lundi le locateur Bafodé Guirassy s’est défendu contre son accusateur (son locataire).

« Dans notre premier contrat, on a conclu neuf millions cinq cent mille francs guinéens payables en deux tranches pour un total de neuf salles de classe,  un bureau et des latrines. Mais, comme on a augmenté le nombre de salles de classe,  j’ai demandé à ce qu’il paie désormais vingt-cinq millions de francs guinéens (25 000 000 GNF) au lieu de neuf millions cinq cent mille francs guinéens (9 500 000 GNF). Il (Ibrahima Mariama Barry) n’était pas d’accord. J’ai donc dit, s’il (Ibrahima Mariama Barry) ne peut me payer ça (vingt-cinq millions de francs guinéens), de me restituer le bâtiment ; moi, je vais trouver un preneur. Il n’a pas accepté. C’est ainsi que saisi un huissier de justice pour aller récupérer les locaux ; et, ce dernier (l’huissier de justice) a fait  l’inventaire de tous les biens qui étaient sur place », a indiqué le prévenu Bafodé Guirassy.

Appelé à la barre, le poursuivant dans cette affaire (Ibrahima Mariama Barry) a corroboré les propos du prévenu concernant le contrat de location de neuf millions cinq cent mille francs guinéens (9 500 000 GNF) et l’augmentation des frais de location qui lui ont été proposé. Mais, il assure que 213 millions de francs guinéens et des biens ont disparu dans son bureau lors de la descente musclée de Bafodé Guirassy dans ses locaux.

« C’est vrai qu’il y a un contrat de profession, c’est une location de son bâtiment pour faire une école. Et, ce contrat portait sur 9 salles de classe,  des bureaux  et de latrines pour une somme de neuf millions cinq cent mille francs guinéens (9 500 000 GNF). C’est ce contrat qui me lie au doyen Bafodé Guirassy. Un contrat à durée indéterminée. À la deuxième année de l’exécution de ce contrat, pendant que j’étais en pleine jouissance du contrat, monsieur Guirassy vient me dire d’augmenter les frais de loyers, alors que l’année scolaire en cours n’était pas même pas encore finie. J’étais en train de faire le dernier recouvrement.

Sur ça, il y a eu beaucoup de négociations, même ses fils sont intervenus pour dire d’attendre au moins que l’année scolaire se termine. Mais, il a refusé. Moi je lui avais dit d’attendre, je vais réfléchir à ça pour savoir si je pourrai le faire ou non.  Mais, c’est pendant ce temps, un jour, le 15 octobre 2020, il (Bafodé Guirassy) a pris des gendarmes, ils sont allés envahir les locaux de mon école. Quand je l’ai appris, je me suis rendu sur les lieux et les gendarmes qui étaient envoyés pour occuper les lieux m’ont dit que je n’ai pas accès à mon école. Je n’ai pas discuté, j’ai juste appelé mon avocat pour l’informer.

Ils ont donc cassé mes bureaux et ont emporté des biens et un montant de 213 millions francs guinéens répartis comme suit.  23 millions de francs guinéens au compte de mon école. 120 millions de francs guinéens de ce montant étaient pour mon fournisseur, parce que je suis président d’un établissement de transfert d’argent. 70 autres millions de francs guinéens de ce même montant appartiennent à des femmes mareyeuses. Donc, c’est  tous ces montants réunis qui constituent les 213 millions francs guinéens volés dans mon bureau. J’ai toutes les preuves de mes déclarations », a dit Ibrahima Mariama Barry.

Finalement, le tribunal a ordonné un transport judiciaire à l’école de Ibrahima Mariama Barry avant de lever l’audience sans communiquer une date de renvoi du dossier en cours de jugement.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : 622919225

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