Délinquance juvénile : ce qu’en pense Moussa Condé, commissaire adjoint de Matoto

Des armesDepuis un certain moment, le banditisme et la délinquance ont atteint des proportions inquiétantes dans notre pays; chose qui touche en partie la jeunesse. Pour mieux cerner les raisons de ce fléau, Guineematin.com a tendu son micro au commissaire adjoint du commissariat Central de Matoto Monsieur Massa Moussa Condé.

Pour  lui : « L’éducation de base constitue un socle majeur pour un enfant, c’est-à-dire que les parents doivent s’impliquer hardiment dans l’éducation des enfants, car l’école  généralement ne s’y mêle que lorsque l’enfant aura eu 6 à 7 ans. Alors, si les parents ne parviennent pas à prodiguer de bons conseils à l’enfant, en ce moment, il sera difficile pour ses instituteurs de parfaire cette erreur à 100 % », explique t-il.

Revenant sur les causes de cette délinquance, le commissaire accuse : « Nous constatons des kiosques qui poussent comme des champignons aux abords des établissements d’enseignements. Ce sont généralement les gérants de kiosques qui revendent des stupéfiants aux élèves comme de l’exo mile, de l’exact, ce sont des comprimés, des pilules qui ont un effet  très négatif inimaginable»

Poursuivant, il ajoute : « Il y a, en outre, un autre groupe qui, d’ailleurs, en mon sens, est le plus dangereux, ce sont des jeunes qui sont abandonnés à eux-mêmes et qui n’ont aucune situation claire. Je veux parler des clochards, ce sont eux qui s’arrêtent nuitamment le long des petits carrefours pour s’attaquer aux passants, par exemple au carrefour cirage », dit-il.

Pour terminer, un appel aux élus locaux, notamment les chefs de quartiers de s’impliquer dans la lutte contre la délinquance et le banditisme, chacun dans son quartier.

« Nous, dans la commune de Matoto, nous travaillons en synergie avec les services spéciaux, les chefs de quartiers. Alors, dès qu’il y a un point où les jeunes se regroupent pour prendre le chanvre indien, nos agents nous remontent immédiatement les informations, c’est le moment pour moi de remercier et d’apprécier la police de proximité », conclu-t-il.

Au  sortir de cet entretien avec Monsieur Condé, nous avons donné la parole à quelques jeunes, puisqu’il s’agit d’eux. Mais, la plupart d’entre eux nous ont confié qu’ils sont de nos jours presque dans une  situation de désespoir, abandonnés à eux-mêmes : « Nous avons fini nos études, nous sommes sans emplois et aujourd’hui nous avons même honte de demander de l’argent à nos parents car ils ont financé nos études depuis que nous étions très jeunes et maintenant nous avons fini et jusqu’à présent nous n’avons pas eu d’emploi. Nous passons tout notre temps au tour du thé’’. Un des jeunes qui a souhaité garder l’anonymat a confié qu’il s’est lancé dans les vices notamment la drogue pour oublier ces soucis du moment, sinon, lui-même est conscient des effets négatifs de ces stupéfiants : « Parfois, il m’arrive de penser à me suicider, car quand je pense à mon avenir, je dois me marier, fonder ma famille, et j’ai presque mes 28 ans. Je suis toujours sous la tutelle de mes parents…».

Ibrahima Sory Diallo pour Gineematin.com

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