Départ des orpailleurs de Gaoual : les vendeurs locaux d’aliments se plaignent de la rareté de clients

Djeynabou Manet, vendeuse du riz à Gaoual
Djeynabou Manet, vendeuse du riz à Gaoual

Depuis l’annonce de l’interdiction de l’exploitation des mines d’or de Gaoual, la marrée humaine d’orpailleurs qui s’était abattue ces derniers sur cette préfecture se retire progressivement. L’espoir déçu à l’Eldorado perdu, les orpailleurs attachent leurs bandoulières et se lancent sur le chemin du retour. Aujourd’hui, Gaoual se vide de sa substance humaine qui l’avait envahit et cela impacte sérieusement les activités des vendeurs locaux d’aliments divers. Ces vendeurs, dont certains qui avaient érigé sur place des gargotes pour vendre du riz, se lamentent déjà de la rareté de clients, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Gaoual.

Aussi paradoxale que cela puisse paraitre, la ruée vers l’or de Gaoual a fait le beau temps chez certains habitants de cette préfecture de la région de Boké. Les commerçants y ont largement trouvé leur compte, même si la moisson a été de courte durée. Les produits s’écoulaient facilement, la clientèle était abondante et les profits ne faisaient que grimper. Mais, depuis la fermeture des mines et le départ des orpailleurs, les commerçants, notamment ceux qui évoluent dans l’alimentation et la restauration, tirent le diable par la queue. Les clients se font rares et les chiffres d’affaires ne cessent de baisser. Plus rien n’est comme il y a une semaine. Et, Djenabou Diallo, vendeuse de riz, souffre déjà de la précarité actuelle.

« J’ai quitté Koumbia pour venir ici revendre du riz, suite à la découverte de l’or dans la préfecture de Gaoual. Je me débrouillais pas mal, je vous mens pas, je vendais très bien. Mais, les autorités disent d’arrêter le travail et chacun n’a qu’à rentrer chez lui pour le moment. Nous, on était content parce qu’on vendait bien et on gagnait de quoi nourrir nos familles. Les gens souffrent, seul Dieu sait comment on arrive à joindre les deux bouts. Je vendais un sac du riz et plus par jour. J’avais vraiment là où nourrir ma famille, mais vous avez vu que tout le monde est parti », a confié Djenabou Mané.

Venu de Dinguiraye pour vendre de la viande de bœufs à Gaoual, Mamadou Adama Bah est désemparé. Il est arrivé dans cette préfecture avec l’espoir de faire des bénéfices, mais la sitation actuelle de Gaoual risque de lui infliger des pertes. Il est entouré de viande dans son petit kiosque qui lui sert de boucherie, mais aucun client n’est pour l’instant en face de lui.

Mamadou Adama Bah, boucher

« La vente à nettement baissée, tout le monde est parti, presque. Je suis là aujourd’hui parce que j’avais déjà égorgé la chèvre là. J’ai prit du crédit pour venir ici. La dépense que j’ai effectuée, je n’ai même pas récupéré l’argent là encore ; et, on nous dit de rentrer chez nous. Aujourd’hui, quand je finis de revendre la viande qui me reste ici, je vais rentrer demain à Dinguiraye, incha Allah. On n’a pas le choix, il faut respecter la décision des autorités », dit-il avec beaucoup d’amertume qu’il tente vainement à dissimuler. 

De Gaoual, Amadou Lama Diallo envoyé spécial de Guineematin.com

Tel. : 621686148

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