Députés et ministres démissionnaires sur le budget du futur gouvernement : 14 517,76 milliards GNF pour 2016

Parlement, assemblée nationaleC’est à l’occasion de la plénière d’ouverture, ce samedi 26 décembre 2015 que le budget initial 2016 (14 517,76 milliards de francs guinéens) a été présenté aux députés par les ministres démissionnaires des Finances (Mohamed Diaré) et du Budget (Ansomane Condé), a constaté Guineematin.com à travers son reporter qui était au parlement.

A l’entame de cette présentation, Mohamed Diaré, ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances a expliqué le contexte  économique et social national et international dans lequel le projet de loi de finances initiale pour 2016 a été élaboré. « La croissance mondiale 2015-2016 devrait atteindre 3,5 à 3,7%. Le ralentissement de l’économie chinoise et le durcissement des conditions financières au niveau national constituent d’autres facteurs exogènes pesant sur les performances de l’économie africaine », a fait remarquer Mohamed Diaré.

Selon lui, la conjoncture internationale a été défavorable à notre pays, en ce sens qu’elle a été marquée par la baisse des cours mondiaux de nos produits miniers d’exportation comme la bauxite, l’or et le fer, etc. « Ces baisses ont négativement affecté le niveau des recettes publiques initialement projetées. Il en est ainsi des anticipations d’activités liées à la mise en œuvre des investissements majeurs prévus pour le minerai de Fer suite à l’effondrement des cours mondiaux de ce minerai… », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Ansoumane Condé, ministre délégué démissionnaire au budget a dit que le projet de budget 2016 a tenu compte des résultats de l’exécution en fin novembre du budget 2015. « Les dépenses en fin novembre 2015 ont été exécutées à hauteur de 13 059,71 milliards, comparées à un objectif indicatif de 13 566,86 milliards. Soit une compression de 507,15 milliards », a-t-il expliqué.

Pour lui, l’accélération du programme d’investissement sur ressources propres pour la réalisation de grands travaux dans les secteurs des routes, de l’électricité et de l’eau a conduit à un dépassement de 792,76 milliards. Un montant largement compensé par une faible exécution des dépenses d’investissement sur financement extérieur qui ont enregistré un retard de 905,06 milliards.

Parlant du projet du budget 2016, Ansoumane Condé a indiqué que le projet de budget 2016 est conforme aux objectifs de la politique macroéconomique, prenant en compte les derniers résultats fiscaux de l’exercice 2015. « Au titre des dépenses,  les projections pour le budget 2016 sont arrêtées à 14 517,76 milliards contre 15 945,92 milliards dans la loi de finances rectificative 2015 représentant respectivement 25,67% et 31,30% du PIB.

Les intérêts de la dette en 2016 se chiffrent à 984,19 milliards et se répartissent à 663,39 milliards au titre de la dette intérieur et 320,80 milliards sur la dette extérieure.  Les dépenses relatives aux traitements et salaires, se chiffrent à 3 280 milliards en 2016 et enregistrent, ainsi qu’une augmentation de 390 milliards, représentant 13,49% d’accroissement par rapport aux prévisions révisées de 2015 », a-t-il fait savoir aux députés.

Enfin, le gouverneur de la BCRG, Lounceny Nabé, a rappelé que la politique monétaire est fortement liée à l’environnement économique national et international. « La banque centrale a axé sa politique monétaire sur le contrôle de la base monétaire afin de maîtriser l’évolution de la masse monétaire et atteindre l’objectif de stabilité des prix. En terme de perspectives, la banque centrale s’orientera vers la consolidation des acquis en matière de la maîtrise de l’inflation, de reconstitution des services de changes à un minimum de trois mois d’importations, de développement de la monétique, du renforcement de la supervision bancaire, mais aussi du développement de l’intermédiation financière en vue de soutenir le financement du secteur privé, porteur de croissance, de création d’emploi et de générateur de revenus. C’est aussi la finalisation avec la BAD (Banque Africaine de Développement) des pré-requis nécessaires à la création d’une bourse des valeurs et d’une salle électronique des marchés, etc. », a indiqué Louceny Nabé.

Yacine Sylla pour Guineematin.com

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