Les chasseurs traditionnels, connus sous le nom de donzos, sont toujours visibles dans la ville de N’zérékoré, où ils sont présents depuis le vote meurtrier du 22 mars 2020. Sur réquisition du président de la chambre régionale de commerce, ces donzos assurent la sécurité de certains marchés de la commune urbaine, se substituant aux forces de sécurité de la République. Alors que le maire dit son incompréhension, le président de la chambre régionale de commerce justifie la présence des donzos armés dans la ville qui, selon lui, sont plus compétents que les services de sécurité, rapporte le correspondant de Guineematin.om basé dans la préfecture.
Le contesté double scrutin du 22 mars 2020 a été émaillé de violences meurtrières à travers la Guinée. A N’zérékoré, de nombreux morts avaient été enregistrés dans des violences à relent communautaire. La présence des donzos sur le terrain avait intrigué plus d’un et poussé les citoyens à s’interroger sur le sens de leur présence dans la ville.
Ces donzos sont encore présents à N’zérékoré où des voient s’élèvent pour dénonce ce fait. Le président de la chambre de commerce, d’industrie et des PME, Makan Camara, dit avoir réquisitionné ces donzos en commun accord avec les commerçants pour sécuriser les 3 marchés de la ville, à cause de leur savoir-faire qui dépasse celui des fores de sécurité.
« C’est moi qui ai recruté les Donzos pour sécuriser les 3 marchés de la commune avant, pendant et après les élections du 22 mars passé et c’était au vu des menaces et des actions menées par les membres du FNDC à la veille des élections dans le pays qui consistaient à brûler les marchés. J’ai organisé une rencontre avec les commerçants pour se pencher sur la situation. A la fin de la réunion, nous avons décidé de confier la sécurisation du marché aux chasseurs traditionnels qui sont au nombre de 30, repartis dans les 3 marchés, à savoir le marché central, le marché de Dorota et le Marché de Réfugies Terrain. Les Donzos ont la compétence et l’expertise de faire le travail que les services de défense et de sécurité qui ne peuvent pas faire ça. On a vu le cas de Siguiri qui a été brulé devant les services de défense et sécurité. Le même cas s’est produit dans le marché de Mamou et aussi à Conakry, et aussi la tentative d’incendie qui était survenue au marché de Nzérékoré. Nous avions pris l’initiative de donner le contrat aux Donzos », a-t-il expliqué.
Poursuivant, le président de la chambre régionale de commerce martèle que ce contrat prendra fin quand il n’y aura plus de menaces sur les marchés. « Même dans les autres marchés des 6 préfectures de la région administrative, les Donzos ont aussi été mis à contribution. Notre contrat avec les chasseurs traditionnels s’étend seulement sur une période de 30 jours. Apres les 30 jours, si on n’enregistre pas de cas d’incendies et de menaces de la part du FNDC, nous allons annuler le contrat. Mais, personne, je dis bien, personne ne peut annuler notre contrat avec les donzos ».
Pour sa part, le maire de la commune urbaine, Moriba Albert Délamou, s’est dédouané à l’occasion d’une sortie médiatique, promettant de faire quitter les donzos si la population estime que leur présence nuit à la quiétude sociale dans la ville.
Il faut noter que lors du contesté double scrutin législatif et référendaire du 22 mars dernier, les citoyens de N’zérékoré et certaines ONG de défense des Droits de l’Homme ont accusé les donzos de s’être impliqués dans le maintien de l’ordre et dans la plupart des cas de morts.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com
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