Des gendarmes et des civils accusés d’avoir attaqué une maison : « ils ont cassé des biens et emporté 27 millions GNF »

C’est un déguerpissement digne d’une attaque que la jeune Aminata Camara et sa mère ont été victimes au petit matin ce vendredi, 21 mai 2021, à Yattaya SOS, dans la commune de Ratoma. Aux environs de 6 heures, un groupe d’individus composé de gendarmes et de civils a pris d’assaut la concession de ces pauvres citoyennes. Selon des informations confiées à Guineematin.com, ces individus ont défoncé la porte de la maison, cassé des biens, tabassé les occupants de la maison et emporté une somme de 27 millions de francs guinéens et une valise contenant plusieurs complets de Bazin.

Aminata Camara, élève

« C’est ce vendredi, à 6 heures du matin, que nous avons vu des civils et des gendarmes débarquer chez nous. Quand ils sont venus, moi j’étais dans la chambre, et ma maman était au salon. Ils ont frappé à la porte, avant de la défoncer. Entretemps, je me suis levée, je leur ai demandé ce qui ne va pas. Ils ont répondu : tu ne sais pas ce qui ne va pas ? J’ai dit : non, je ne sais pas ce qui ne va pas. Après ça, ils se sont mis faire sortir nos effets de la maison. Je leur demandé : pourquoi vous faites sortir nos effets ? Mais au même moment, ils continuaient à faire sortir nos biens et ils cassaient d’autres. Quand je me suis mis à les en empêcher, un d’entre eux m’a blessée à la main. Quand ma maman aussi s’est interposée, ils l’ont frappée.

C’est un gendarme qui a frappé maman. Il a pris l’argent de ma maman, 27 millions de francs guinéens, et une valise qui contenait plusieurs complets de Bazin. C’est ainsi que ma maman est sortie alerter les voisins. Après, elle a continué à la CMIS. Mais avant que les voisins et les policiers ne viennent, ils avaient déjà fait sortir beaucoup de nos biens et cassé d’autres. Notre écran téléviseur qui est accroché au mur, ils l’ont décroché de force. Dans un premier temps, les gens n’ont pas pu venir parce qu’il pleuvait. Mais, quand la pluie a cessé, ils sont venus nombreux nous aider à les chasser. Les policiers, à leur arrivée, ont pris certains qu’ils ont déjà déposés à la CMIS », a expliqué la jeune Aminata Camara.

A en croire cette jeune lycéenne, c’est sa tante paternelle qui a orchestré cette attaque surprise dont elle et sa mère viennent d’être victime. Apparemment, sa tante se réclame être la propriétaire de maison qu’elles occupent. Mais, Aminata Camara jure que c’est son feu père qui a construit cette maison et que sa tante veut simplement les spolier de ce bien. « Cette concession appartient à mon père et sa grande sœur de lait. Mon papa travaillait au barrage de Garafiri. Il y a deux domaines ici. Il a construit sur le premier terrain. La grande famille se trouve là-bas actuellement. Pour ce deuxième, il envoyait chaque fois de l’argent à ma tante, sa grande sœur, puisqu’il travaillait à l’intérieur, pour que celle-là construise pour lui sur ce deuxième domaine.

Finalement, il revient trouver que ma tante n’a rien fait sur le terrain. Après, lui il a commencé à construire. Il a fait ce bâtiment et on a déménagé ici, alors même que les travaux n’étaient pas achevés. Mais entretemps, mon papa est tombé malade. Il a traîné cette maladie pendant trois ans, avant de mourir. Ma tante à qui il avait donné les papiers des domaines a profité de la période de la maladie de mon papa pour aller falsifier les papiers pour mettre son propre nom à la place de celui de mon papa. Ma maman et moi avions beaucoup souffert pour mon papa avant que sa sœur ne le prenne pour l’emmener à l’hôpital. Quand il fut condamné par les médecins, elle ne nous a même pas montré les papiers que les médecins ont donnés pour qu’on sache réellement de quoi il s’agissait. Finalement, mon papa est décédé.

Mais avant que mon papa ne décède, il nous avait dit : c’est ma sœur et moi qui avons acheté ce terrain. Nous, on a compris ça. Mon père s’est débrouillé à construire ici petit à petit pendant que sa sœur était à Gbessia. Elle venait de temps en temps voir ce que mon père faisait mais elle ne disait rien. Maintenant, comme mon papa est décédé, elle vient nous déguerpir d’ici en disant que c’est pour elle. Alors qu’ici, c’est pour mon papa, c’est lui qui a construit ici. Durant tout le temps que mon papa était vivant, elle n’a pas réclamé le domaine. C’est maintenant qu’elle réclame puisque mon papa n’est plus vivant. Nous, nous demandons à l’Etat, au président de la République, de nous aider », a lancé la jeune Aminata Camara.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Tel: 622919225

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