Détention d’opposants en Guinée : Sékou Koundouno dénonce « une situation de prise d’otage »

Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planifications du FNDC, membre du réseau AFRIKKI NETWORK
Sékou Koundouno

Leur nombre est estimé à environ 400 personnes, des responsables et des militants de l’opposition guinéenne, arrêtés et détenus sans jugement depuis six mois suite la réélection contestée du président Alpha Condé pour un troisième mandat. Ces opposants au troisième mandat du président Alpha Condé sont détenus sans jugement depuis six mois maintenant, à la Maison centrale de Conakry. Et jusque-là, la tenue de leur procès ne semble pas être une préoccupation des autorités guinéennes, au regard de la lenteur qui caractérise le traitement de ce dossier politico-judiciaire.

Ce qui amène Sékou Koundouno, responsable des Stratégies et Planification du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) à qualifier la détention de ces opposants de prise d’otage. Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com ce samedi, 24 avril 2021, l’activiste de la société civile a exprimé son indignation face au sort qui est réservé à ces nombreux Guinéens qu’il considère comme étant des combattants de la démocratie.

« Nous sommes dans une situation de prise d’otage. Nous ne sommes plus dans une situation de loi. Alpha Condé, dans sa pensée dictatoriale, a déjà fait l’instruction du dossier sur Jeune Afrique. Il a attribué les peines et donc, je tiens à vous informer qu’au niveau du FNDC, le collectif qui défend tous nos amis, s’est retiré de ce processus. Parce que c’est un processus biaisé, c’est une parodie de justice.

Ces vaillants soldats et patriotes sont détenus du côté de la Maison centrale en toute impunité et dans une injustice totale. Donc nous considérons que c’est une situation de prise d’otage. D’ailleurs, la Haute Commissaire aux droits de l’homme n’a pas manqué de signifier que ce sont des accusations fallacieuses et infondées tout juste orchestrées par le dictateur Alpha Condé dans l’ordre d’idée d’exterminer à petit feu tout ceux qui s’opposent à sa folie de faire de la Guinée un royaume », a-t-il rappelé.

Par ailleurs, cet activiste de la société civile, qui vit en exil au Sénégal, s’insurge contre les conditions de détention de ces opposants. « Les dernières informations que nous avons de leurs familles et de leurs avocats sont très inquiétantes. Parce qu’ils sont détenus dans des conditions non acceptables », a souligné ce responsable du FNDC, tout en annonçant des démarches en cours en vue d’obtenir la libération de tous prisonniers d’opinions en Guinée.

 « Je vous informe que le collectif des avocats, tant au niveau de Conakry qu’au niveau de Paris, a déjà saisi la CEDEAO dans ce sens. Les avocats du FNDC et des opposants politiques comptent saisir le Haut-Commissariat aux droits de l’homme basé à Genève, la Commission de l’Union européenne en charge des droits de l’homme, le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.

Toutes les institutions-là seront saisies y compris le Secrétariat d’Etat américain pour présenter la folie du clan de Conakry qui consiste à passer par les prisons pour tuer à petit feu toutes les bonnes personnes qui s’opposent à ce qu’on transforme notre belle République en une monarchie. Donc plusieurs initiatives sont en cours et nous continuons à mener les démarches nécessaires afin de déconstruire un peu cette pensée qui consiste à construire une monarchie dans laquelle tout le monde va s’agenouiller devant le prince », a indiqué Sékou Koundouno.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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