Détention du journaliste Amadou Diouldé : l’OGDH dénonce « une dictature pure et dure »

Amadou Diouldé Diallo, journaliste et historien

Pas de surprise, mais de la consternation. C’est ce que ressent l’OGDH après l’arrestation et l’incarcération du journaliste Amadou Diouldé Diallo. L’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen estime que l’emprisonnement de ce doyen de la presse sportive de Guinée s’inscrit dans la logique du président Alpha Condé de faire taire toutes les voix discordantes. « Une dictature pure et dure » dénonce Souleymane Bah, président de l’OGDH, qui a accordé un entretien à Guineematin.com, ce mardi 3 mars 2021.

Souleymane Bah, nouveau Président de l’OGDH

« Amadou Diouldé Diallo, tout le monde le connaît. C’est un grand journaliste, un grand historien. Mais, il a trouvé d’autres qui ont déjà été arrêtés. Pratiquement, toute la crème de l’opposition est actuellement en prison. Nous apprenons même que M. Aliou Bah du MoDel est menacé. Vous avez vu les points de la ville que l’armée, la gendarmerie et la police occupent dans la zone qui manifeste, qui revendique et qui joue réellement son rôle de revendicateur. C’est dire que l’arrestation et la détention d’Amadou Diouldé Diallo ne nous étonne pas (…)

Nous vivons tous ce qui se passe dans le pays. Lorsque le président Alpha Condé a été élu en 2010, tous les Guinéens avaient de l’espoir. Malheureusement, ce qui s’est passé pendant ces 10 ans, c’est une déception totale. Les droits des Guinéens n’ont pas été aussi violés que pendant ce laps de temps. Vous avez vu qu’il a forcé pour avoir le 3ème mandat. Il y a eu beaucoup de morts, beaucoup d’arrestations, beaucoup de blessés et beaucoup de casses.

Des quartiers ont été assiégés. A l’OGDH, ça ne nous étonne pas. Alpha est dans sa lancée de faire taire tous ceux-là qui s’opposent à ses idées. La liberté d’expression n’est pas respectée, la liberté de mouvement n’est pas respectée. Bien que tous ces droits soient reconnus par les textes guinéens, fondamentalement par la constitution, on s’en fiche, on passe dessus, parce qu’on est le chef. C’est une dictature pure et dure », a déclaré le président de l’OGDH.

Mais, ce qui m’écœure le plus l’activiste des droits de l’homme, c’est le silence de la communauté internationale sur les graves violations des droits humains en Guinée. Souleymane Bah estime qu’on laisse le président Alpha Condé mettre en marche sa dictature. « Peut-être même qu’on le pousse à le faire. Vous avez vu lorsqu’il y a eu le coup d’Etat en Birmanie, lorsqu’il y a eu deux morts, les sanctions sont tombées de la part de la communauté internationale.

Qu’est-ce qu’on a dit ou bien qu’est-ce qu’on a fait en Guinée après près de 200 morts ? La communauté internationale, dans la pratique, elle n’a rien fait. Aucune sanction n’est tombée et là, ça l’encourage à le faire. Alpha Condé continue sa besogne d’arrêter et de faire taire tous ceux qui disent ce qu’il n’accepte pas », s’indigne le président de l’OGDH.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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