Dubréka : célébration en différé de la journée internationale de la langue arabe

L’Union des Ecoles arabo-françaises de Guinée, en collaboration avec les institutions éducatives nationales, a célébré en différé la journée internationale de la langue arabe, ce samedi 26 décembre 2020, à Dubréka. La cérémonie a mobilisé leaders religieux guinéens et arabes qui ont échangé par visioconférence sous le thème : l’arabisant guinéen-Contributions et Aspirations, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

C’est au Groupe scolaire franco-arabe Cheick Abdallah de Dubréka que la journée internationale de la langue arabe a été célébrée en différé dans cette préfecture. Une façon de faire la promotion de la langue arabe en Guinée, un pays qui compte 95% de musulmans parmi sa population. A cette occasion, Dr Mohamed Sékou Keïta, le président de l’Union des Ecoles arabo-françaises de Guinée, a invité les autorités guinéennes à s’intéresser davantage à la langue arabe, en lui donnant toute l’importance qu’elle mérite.

Dr Mohamed Sékou Keïta, président de L’Union des Ecoles arabo-française en Guinée

« Cette cérémonie a pour objectif de fêter la langue arabe qui est la langue du coran, qui est la langue de la religion musulmane, mais qui est aussi la langue de la civilisation islamique. Nous mettons cette journée à profit pour dire au gouvernement et à toutes les personnes intéressées à la langue arabe d’avoir un peu de regard sur cette langue. Ce que nous faisons dans ces cérémonies religieuses, nous ne le faisons pas pour nous personnellement mais, c’est pour toute la nation. Parce que les arabisants de la Guinée font partie de la nation. Donc, si ces arabisants se sentent exclus, se sentent négligés, ça crée des sentiments d’insatisfaction. Mais, lorsque l’Etat, le gouvernement prend les préoccupations des arabisants en compte, ça leur donne une satisfaction, ça leur donne un sentiment d’insertion socioprofessionnelle », a déclaré Dr Mohamed Sékou Keïta.

Pour donner justement une meilleure place à la langue arabe en Guinée, le chef du Département langue et civilisation arabe à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, par ailleurs président du Senat de l’Union des écoles franco-arabes de Guinée, plaide pour le retour de l’octroi de bourses aux lauréats de la langue arabe de notre pays. « Il y a eu certes des efforts au niveau de l’enseignement de la langue arabe dans notre pays. Car, l’Etat a inséré la langue arabe dans l’enseignement général dans notre pays mais, beaucoup reste à faire. Donc, nous faisons entre autres recommandations à l’Etat, la formation des enseignants. Car, toute personne qui pense à la formation, à l’éducation, il faut penser aux enseignants.

Dr M’Bemba Soumah, chef de département langue et civilisation arabe à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia 

Cette couche manque de formation. Deuxièmement, nous souhaitons que l’Etat pense aux lauréats de la langue arabe. Nous demandons à l’Etat que l’octroi des bourses aux lauréats revienne. Nous souhaitons que le système de bourse aux arabisants, bloqué depuis 2012, revienne mais aussi, que cela soit règlementé. Parce que nous savons dans quelles conditions ces enfants (lauréats) partent pour étudier. Il ne faut pas les envoyer au Maroc pour les envoyer seulement. Il faut les mettre dans toutes les conditions leur permettant de bien étudier », a souhaité Dr M’Bemba Soumah.

Elhadj Mamadou Saliou Camara, imam ratib de la grande mosquée de Conakry

Présent à cette cérémonie de célébration de la langue arabe, Elhadj Mamadou Saliou Camara, premier imam de la grande mosquée de Conakry, a salué l’initiative. Il estime qu’il est très important de faire la promotion de la langue du arabe parce qu’elle est la langue du coran. « Je suis très heureux de me retrouver ici aujourd’hui avec mes frères, mes enfants, mes petits frères. Nous célébrons ensemble l’évolution et l’étude de la langue arabe dans notre pays. Ce que beaucoup de Guinéens ne savent pas, c’est la langue arabe n’est pas une langue étrangère en Guinée, c’est une langue de 5 à 6 siècles avant la colonisation.

Les colons français ont trouvé que l’écriture arabe était pratiquée en Guinée entre les citoyens. La langue arabe n’est pas ma langue maternelle, c’est une langue que Dieu a choisie pour sa dernière mission sur cette terre. Il (Dieu) a révélé le saint coran en arabe. On n’étudie pas l’arabe parce que nous aimons l’arabe, on étudie l’arabe parce qu’on ne peut pas connaître notre religion (l’islam) sans cette langue. J’exhorte notre gouvernement d’accepter de veiller sur cette langue », a dit Elhadj Mamadou Saliou Camara.

Cette cérémonie a pris fin par la remise de livres aux écoles arabo-françaises du Grand Conakry, un don des partenaires arabes.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 08 18

 

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