Dubréka : la grève du SLECG suivie plus par les élèves que par les enseignants

Comme annoncé précédemment, le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) a entamé ce jeudi, 09 janvier 2019, sa grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire national. Dans la commune urbaine de Dubréka, cet appel n’a pas été suivi par les enseignants même si les élèves ont refusé d’aller en classe, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour protester contre la manière dont s’est passé l’assainissement du fichier des enseignants, le SLECG appelle ses membres à une grève générale et illimitée. Cet appel d’Aboubacar Soumah n’a pas été suivi par les enseignants de Dubréka qui ont rallié les établissements publics de la localité. Par contre, les élèves ont préféré rester à la maison.

C’est le cas au collège de l’Amitié où les élèves ont brillé par leur absence dans les salles, préférant s’arrêter à la devanture de l’établissement. Les quelques rares élèves qui ont accepté de rejoindre les classes ont suivi les cours programmés pour cette journée.

Interrogé par notre reporter, Bafodé Camara a expliqué les raisons de son refus d’aller en classe. « Je ne suis pas entré dans la salle de classe parce que les enseignants, s’il n ya pas assez d’élèves en classe, ils refusent de donner les cours comme d’habitude. Beaucoup de mes amis ne sont pas venus parce que c’est la grève des enseignants. Et nous, par la peur de nos parents de nous voir à la maison, on a porté les tenues pour venir rester jusqu’à la fin de l’heure », a-t-il confié.

Sous anonymat, un autre élève a expliqué ce qu’il ressent face au malaise ambiant. « Certains enseignants veulent suivre la grève, mais compte tenu de leur niveau de vie, ils sont obligés de venir en classe. Parce qu’en Guinée, nous savons comment les choses se passent. Si tu ne viens pas, les autorités de l’école peuvent prendre des décisions contre toi. Et au contraire, d’autres peuvent venir en classe juste pour dire que les enseignants sont présents dans les salles. Mais, ils restent assis jusqu’à la fin de l’heure, ils ne dispensent aucun cours normal. Ils viennent juste pour ne pas qu’on coupe le petit salaire qu’ils perçoivent la fin du mois… ».

Le collège-lycée privé Mohamed Aly Kaba a été affecté par la situation. Les élèves venus le matin sont tout simplement repartis à la maison au moment de la recréation de 10 heures.

Par contre, le constat est tout autre à l’école primaire publique Application où les enfants sont venus suivre les cours. Les salles de classe étaient occupées aussi bien par les écoliers que par les instituteurs.

Même constat à l’école privée franco-guinéenne Harmattan. Là, les élèves étaient nombreux dans les salles de classes.

Il est à noter que les enseignants n’ont pas répondu à l’appel du SLECG dans ces écoles de Dubréka. C’est plutôt les élèves qui y ont créé le vide.

Depuis Dubréka, Foko Millimouno pour Guineematin.com

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