Dysfonctionnement dans le secteur pharmaceutique : Dr Manizé Kolié fait des révélations et demande une rencontre avec le Pr. Alpha Condé

Dr Manizé Kolié, secrétaire général de l'ONPG

En conférence de presse ce lundi, 10 mai 2021, l’Ordre National des Pharmaciens Officines Privés de Guinée (ONPG) a exposé l’état dans lequel le secteur pharmaceutique guinéen se trouve actuellement. Et, par la voix de son secrétaire général, l’Ordre des pharmaciens a dénoncé la prolifération des « sociétés importatrices de médicaments » en Guinée. Les pharmaciens ont également pointé un doigt accusateur sur Falaye Traoré, le directeur national de la pharmacie et du médicament qui, selon eux, est à la base de tous les problèmes dans le secteur pharmaceutique de ce pays, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.  

Devant les professionnels des médias, Dr Manizé Kolié, le secrétaire général de L’ONPG, s’est attelé d’abord à dresser un tableau du secteur de la pharmacie en Guinée. Il a notamment évoqué des avancées, mais surtout des difficultés qui assaillent ce secteur dont il est fin connaisseur.

Dr Manizé Kolié, secrétaire général de l’ONPG

« Aujourd’hui, la pharmacie guinéenne ne ressemble plus à rien. C’est devenu une anarchie. Il faut qu’on arrête ça. C’est pourquoi on vous (la presse) a fait appel…Donc, il faut qu’on passe par vous dire que nous avons des avancées, mais nous avons également des difficultés. Le Chef de l’Etat a été très clair le 27 mars 2019, il a très bien conseillé d’ailleurs pour dire que la Guinée ne mérite pas d’avoir une pléthore de sociétés grossistes alors que des pays qui ont deux fois notre population n’en ont que 3 ou 4. Et, c’est pourquoi il y a un marché parallèle. Et, qui dit marché parallèle dit quoi ? C’est que des faux médicaments vont bientôt rentrer… Nous sommes dans une période de COVID-19. Moi j’ai souvent dit que quelques fois le COVID ne tue pas, mais c’est les faux médicaments qui tuent. Parce que quand tu as COVID, on te prescrit des médicaments. Mais, quand on te donne des faux médicaments, tu vas mourir ; et après, on va dire que c’est COVID… On va taper à toutes les portes pour que l’assainissement du secteur pharmaceutique soit une réalité. C’est-à-dire, il y a eu des évaluations, la dernière a eu lieu en 2019. Et les résultats sont au niveau du ministère de la santé. Le 11 mars dernier, le conseil de ministre, on a été surpris d’apprendre qu’un bon temps a été accordé par le chef de l’Etat qui a demandé de façon drastique à diminuer nos sociétés grossistes. Et le ministre entrant qui n’était pas là au moment où on faisait ces évaluations, a pris cette liste au rebond et il a tapé dedans pour dire que ces dix sociétés grossistes sont abrogées », a expliqué Dr Manizé Kolié.

Insistant sur les difficultés que l’ordre des pharmaciens traversent, le secrétaire général de L’ONPG a dénoncé « des associations pilotées par le directeur national de la pharmacie et du médicament » qui, dit-il, les empêche de travailler. Et c’est pourquoi, il a mis l’occasion à profit pour demander une autre rencontre avec le président de la République.

« Mais dans le parcours, alors qu’on a des étapes à franchir, nous nous rendons compte qu’il y a des difficultés qui viennent se greffer. Il y a des associations qui naissent de nulle part et qui ne vont pas nous faciliter la tâche. Pour ne pas aller par 36 milles chemins, les problèmes du secteur pharmaceutique aujourd’hui se trouvent où précisément au niveau du ministère de la santé? Il y a un chef d’orchestre. Le chef d’orchestre, c’est le directeur national de la pharmacie et du médicament. Je vous prie, je l’assume et je le dis, je ne veux pas que mes propos soient censurés. Nous sommes en train de parler de santé publique. Tout le monde est concerné, nous et nos parents qui sont au village. Ce secteur est tellement sensible que si on ne le prend pas au sérieux, on va couvrir le pays d’hémodialyse (Une maladie d’intoxication des reins, causée par la consommation des faux médicaments). Donc, je vous en prie, je voudrais parler ici au chef de l’État. Ça ne va pas au ministère de la santé. Il nous a reçus le 27 mars 2019, je veux qu’il nous reçoive à nouveau. Tous nos problèmes dépendent de la direction nationale de la santé et du médicament que nous pouvons appeler à peu près comme dans un aéroport la tour de contrôle. C’est pourquoi je veux que le président intervienne pour qu’on puisse passer à des choses sérieuses. Il y a des problèmes sérieux au ministère de la santé qu’il faut résoudre. Il y a des rois au ministère de la santé qui sont plus forts que le ministre. Si on ne règle pas ces problèmes, c’est la population qui en souffre. Parce que c’est de sa santé qu’il s’agit. Je demande à ce que le président prenne à bras de corps le secteur de la santé. Il le fait déjà c’est pourquoi on le félicite dans tous nos discours », a indiqué Dr Manizé Kolié.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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