Education : aidez l’AJAK à ouvrir une bibliothèque à Kakoni (Gaoual)

Si vous êtes un acteur du monde éducatif ou tout simplement un citoyen soucieux du développement de ce secteur prépondérant, c’est à vous que s’adresse l’association des jeunes et amis de Kakoni (AJAK). Elle sollicite votre soutien pour pouvoir mettre en place une bibliothèque dans cette sous-préfecture de Gaoual.

Ce projet découle d’un constat inquiétant que cette organisation de jeunes a fait sur le terrain, et qui nécessite une réponse urgente afin de sauver l’école à Kakoni. Guineematin.com a reçu deux responsables de l’AJAK : Mamadou Aliou Diallo (président) et Alpha Idrissa Diallo (chargé des relations extérieures) pour parler de cette importante initiative.

Lisez notre entretien !

Guineematin.com : bonjour messieurs !

AJAK : bonjour !

Guineematin.com : vous avez lancé récemment un projet de collecte de livres en vue de la mise en place d’une bibliothèque chez vous, à Kakoni. Qu’est-ce qui a motivé cette initiative ?

Mamadou Aliou Diallo : ce projet fait suite à un constat que nous avons fait sur le terrain. En fait, il y a quelques années, Kakoni était la référence en matière d’admission au BEPC parmi les sous-préfectures de Gaoual. Mais depuis 2017-2018, nous avons constaté que le nombre d’admis ne fait que baisser dans cette localité. Et nous nous sommes rendus sur le terrain pour chercher à savoir le problème à l’origine de cette situation. A l’issue de nos échanges avec les cadres du secteur éducatif, certains élèves et des parents d’élèves, nous avons compris qu’il y a beaucoup de problèmes liés à l’éducation dans la sous-préfecture. Et parmi ces problèmes, figure en bonne place, le manque de documents.

Donc, nous nous sommes dit qu’il faut nécessairement avoir des livres et les mettre à la disposition des élèves pour leur permettre de pouvoir faire des recherches afin d’améliorer leurs performances. C’est ainsi qu’à notre retour à Conakry, nous avons organisé une réunion pour réfléchir là-dessus, et nous avons conclu qu’il est important de mettre en place une bibliothèque là-bas. C’est dans ce cadre donc que nous avons lancé une collecte de livres et de brochures, en vue de résoudre le problème lié au manque de documents à Kakoni. Parce qu’il faut préciser que ces élèves n’ont pas accès à internet, donc le seul moyen de les appuyer que nous avons trouvé, c’est de chercher des documents et mettre en place une bibliothèque.

Alpha Idrissa Diallo : pour commencer, je voudrais d’abord rappeler que Kakoni était la vitrine de l’éducation à Gaoual. Mais aujourd’hui, il faut oser le dire, c’est la risée. Je donne juste un exemple : l’année dernière, Kakoni n’a eu qu’un seul admis au BEPC. Ces dernières années, à travers AJAK, nous avons réussi à ouvrir un lycée à Kakoni. Mais si on a un seul admis au BEPC, comment est-ce qu’on peut faire fonctionner ce lycée ?

Guineematin.com : ce lycée risque de fermer

Alpha Idrissa Diallo : effectivement. Aujourd’hui, ce lycée n’a que 12 élèves. C’est pour tout cela que nous nous sommes dit qu’il faut travailler d’abord à améliorer le système à la base et chercher à faire fonctionner le lycée. Après notre constat sur le terrain et l’analyse de la situation, on a décidé d’abord d’initier un projet qui consistait à envoyer des enseignants à Kakoni à quatre mois de l’examen pour renforcer ceux qui sont là-bas. Ceux-ci seraient chargés de faire des révisions intenses avec les candidats. On a soumis ce projet à nos ressortissants, mais on n’a malheureusement pas eu le financement nécessaire pour l’exécuter.

C’est ainsi qu’on s’est dit, comme cette année on ne pourra pas aider les candidats qui sont là-bas, on va chercher alors à mettre en place une bibliothèque là-bas pour qu’à partir de l’année prochaine, les élèves et même les enseignants puissent venir là pour faire des recherches. Donc, c’est comme ça qu’est né ce projet de collecte de livres et de brochures. Et nous nous réjouissons déjà de l’intérêt que ce projet suscite chez les gens. Parce que depuis son lancement, beaucoup de personnes ont répondu favorablement à notre appel, en nous apportant soit des documents ou de l’argent.

Guineematin.com : la collecte que vous avez lancée s’étendra jusqu’au 8 août 2021, mais est-ce que vous avez déjà identifié un local sur le terrain qui pourra abriter cette bibliothèque ?

Mamadou Aliou Diallo : bien sûr. Nous avons déjà échangé avec les autorités locales sur cette question. Notre antenne basée à Kakoni travaille avec les autorités pour trouver un local qui va abriter cette bibliothèque. Et dès que la collecte sera terminée, nous allons acheminer les documents à Kakoni et ouvrir officiellement la bibliothèque de cette sous-préfecture.

Guineematin.com : on le dit souvent, en Guinée, les gens s’intéressent peu à la lecture. Pensez-vous alors que la mise en place de cette bibliothèque peut vous aider à résoudre les problèmes constatés à Kakoni ?

Mamadou Aliou Diallo : on ne va pas dire que le problème sera totalement résolu, mais une partie du problème sera résolu. Vous savez, quand vous avez un grand problème, il faut le subdiviser et chercher à trouver des solutions à ses différents aspects. Si vous agissez ainsi, vous allez finalement résoudre tout le problème. Et nous pensons que si cette bibliothèque est implantée à Kakoni, elle sera effectivement fréquentée par les élèves. La dernière fois que nous sommes partis là-bas, nous leur avons donné des exposés à faire, mais ils nous ont dit qu’ils n’ont pas où faire des recherches.

Et quand je leur ai dit d’aller sur internet, ils ont répondu que même en le faisant, ils n’ont pas aussi où imprimer des choses parce qu’ils n’y a pas un centre informatique là-bas. Donc, je pense que s’ils n’ont pas accès aux nouvelles technologies, mais si la bibliothèque est là, ils iront là-bas pour faire leurs recherches. Et au-delà des élèves, cette bibliothèque sera aussi utile pour les enseignants.

Guineematin.com : aujourd’hui, quel est votre appel à l’endroit de tous ceux qui vont entendre votre message ?

Mamadou Aliou Diallo : nous appelons toutes les ONG, associations, institutions et toutes les personnes de bonne volonté à nous appuyer dans ce projet éducatif, ce projet humanitaire. Parce que ce projet va permettre aux élèves et aux encadreurs qui sont à Kakoni de renforcer leurs capacités, à travers la recherche. Et c’est en renforçant leurs capacités qu’ils seront utiles à la nation. Aujourd’hui, nous sommes en concurrence. Et pour gagner cette concurrence, il faut tout d’abord gagner le pari de l’éducation. Donc, nous demandons à toutes les personnes de bonne volonté de nous aider à répondre à ce besoin pressant qui est là.

Alpha Idrissa Diallo : il faut rappeler d’abord la nécessité qui est là. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes quittent Kakoni pour aller dans d’autres villes pour étudier. Si on appuie ces gens-là et on leur crée des bonnes conditions sur place, ils n’ont pas besoin de bouger, parce que leurs parents sont là-bas. Donc, notre appel s’adresse aux associations, ONG, acteurs de l’éducation, jeunes leaders et à toutes les personnes de bonne volonté. Nous leur demandons de soutenir ce projet pour aider ces jeunes à préparer leur avenir. En plus, ces gens-là, s’ils sont bien formés, ça sera profitable à toute la nation guinéenne, parce qu’ils iront servir le pays partout où besoin. Donc, il faut les aider.

Pour tous ceux qui veulent soutenir ce projet, veuillez appeler les numéros ci-dessous :

Tél. : 628 27 85 89/628 51 17 21/669 75 73 70.

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