Education : des contractuels de l’enseignement public en débrayage

école, BEPC, N'zérékoré (4)Ils sont 2 400 enseignants contractuels qui ont décidé de ne plus donner des cours dans les écoles publiques guinéennes à compter de ce lundi 1er février. Et pour cause ? Ils exigent leur prise en charge par la fonction publique, a appris Guineematin.com du porte parole des grévistes.

Joint au téléphone par Guineematin.com, le porte-parole de ces enseignants a confié que leur mouvement « est observé par les contractuels et omis de Guinée sur toute l’étendue du territoire national et ce,  jusqu’à nouvel ordre», tranche, Mohamed Bangoura. Selon lui le bras de fer est bien engagé malgré la tentative du directeur de cabinet du ministère de l’enseignement pré-universitaire de les dissuader de passer à l’action.

Faut-il rappeler que ces contractuels exercent dans les écoles de notre pays depuis 2008 pour certains et 2010 pour d’autres. Notre interlocuteur nous confie qu’ils ont participé à des concours de recrutement à la fonction publique mais qu’ils n’ont pas été retenus sur la liste des admis.

« Ils veulent passer par tous les moyens pour nous nuire en nous demandant de passer par des tests de recrutement qu’ils prétendent organiser.  Nous y avons participé et on a été trahi parce qu’ils ont sélectionné ceux qu’ils voulaient. Après quoi ils font un battage médiatique pour dire que nous n’avons pas le niveau c’est pourquoi on n’est pas admis au concours », accuse-t-il.

Mohamed Bangoura dit que lui et ses amis iront jusqu’au bout de leur mouvement, n’écartant pas l’idée de recourir à la justice pour se faire dédommager proportionnellement au nombre d’années enseignées.

Pour vérifier l’effectivité de ce débrayage, guineematin.com s’est rendu au lycée de Kipé dans la commune de Ratoma. Cet établissement compte en son sein 8 contractuels et de nombreux bénévoles, si l’on en croit le proviseur Amara Balato Kéita. Il a confié que les contractuels ont « bel et bien donné cours ce lundi matin dans mon école. Ils sont venus s’acquitter de leur devoir professionnel», dit-il.

Ayant constaté l’absence du professeur de Biologie entre 10 heures et 12 heures en 11ème Sciences Expérimentales, nous avons obtenu la réponse suivante : « c’est un cas de maladie qui a empêché le professeur de donner cours ». Et de préciser que M. Paul n’est même pas contractuel. « Le professeur de mathématiques qui est contractuel, M. Rabi est venu dispenser son cours comme d’habitude », a-t-il laissé entendre.

Le front social se durcit en Guinée. Entre le mouvement syndical, qui menace d’appeler à une grève générale illimitée et les universités privées, qui menacent de renvoyer 40.000 boursiers de l’Etat en passant par ce mouvement des contractuels, le gouvernement Youla n’aura pas connu d’état de grâce. Que de patates chaudes entre les mains du nouveau gouvernement !

 Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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