Education : le SLECG poursuit sa grève et maudit « les hésitants, les infiltrés, les manipulés »

Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) annonce la poursuite de sa grève générale et illimitée entamée depuis le 03 octobre dernier. C’est Aboubacar Soumah, secrétaire général du mouvement, qui en a fait l’annonce ce samedi, 6 octobre 2018, à l’occasion d’une assemblée générale organisée au siège du SLECG, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Malgré les menaces de licenciement et autres remplacements des enseignants grévistes, le SLECG maintient la pression. Aboubacar Soumah et son groupe, massivement mobilisés ce samedi, ont annoncé la poursuite de la grève qui a déjà empêché l’ouverture des classes, initialement programmée au 03 octobre dernier.

Selon Aboubacar Soumah, « nous informons l’opinion nationale et internationale que la grève se poursuit, elle continue. Et, face aux manœuvres dilatoires orchestrées par les autorités gouvernementales, nous invitons tous les enseignants de Guinée à resserrer les rangs, à être très vigilants pour qu’ils continuent le lundi (8 octobre 2018, ndlr) à observer le mot d’ordre de grève et de le maintenir jusqu’à l’obtention d’un certain montant par rapport aux huit millions de francs guinéens que nous avons revendiqué et que nous avons déclaré négociable. Donc, tous les enseignants doivent rester à la maison. Quant aux parents d’élèves, ils doivent garder leurs enfants à domicile puis que nous ne voulons pas que ces enfants, qui nous sont si chers, soient exposés aux réactions des autorités militaires, aux réactions des agents de la gendarmerie et de la police qui n’utilisent pas les armes conventionnelles contre les manifestants de notre pays ».

Par ailleurs, en ce qui concerne les menaces de licenciement et autres sanctions brandis par un proche du Premier ministre, le SLECG se dit serein. « Pour les responsables administratifs qui sont entrain de proférer des menaces à l’endroit des enseignants tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, nous leur demandons de bien vouloir se ressaisir. Faute de quoi, nous allons demander leur départ. Toute autorité, à quelque niveau que ce soit, qui se manifeste dans les intimidations à l’endroit de nos camarades, nous demanderons son départ pur et simple », prévient Aboubacar Soumah.

Le fait inédit observé à la fin de cette rencontre est la lecture de certains versets du Coran contre les enseignants qui feront preuve de lâcheté dans la lutte. Sur la question, Aboubacar Soumah dira que « la motivation est toute simple. Vous savez, dans tout mouvement, il y a des hésitants, il y a aussi des infiltrés, il y a des manipulés. Ce sont des enseignants et qui peuvent bénéficier des avantages que nous revendiquons maintenant. C’est pour cela que nous lisons la Fâtiha (un des versets du saint Coran).

En outre, le SLECG se dit prêt à en découdre avec toute personne qui viendrait « remplacer » les grévistes. « Par rapport au recrutement parallèle que le gouvernement est entrain de tenir pour remplacer les enseignants titulaires qui sont en grève, nous déclarons que c’est une violation flagrante des conventions internationales ratifiées par notre pays. En matière de grève, tu ne peux pas procéder au remplacement du gréviste. Donc, nous avons demandé au collectif, à chaque collectif de protéger leur emploi, de constituer des piquets de grève pour que ces intéressés, une fois dans les établissements, qu’on puisse les repérer et qu’on puisse leur infliger les sanctions qu’il faut », a lancé Aboubacar Soumah.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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