Election de Sissoco Embalo : ce que sa sœur lui demande dans ses relations avec Alpha Condé

                            Général Umaro Sissoco Embalo (Guinée Bissau) et Pr. Alpha Condé (République de Guinée)

Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, Umaro Sissoco Embalo a remporté le second tour de la présidentielle en Guinée Bissau avec près de 54% des suffrages exprimés. En Guinée voisine, la grande sœur biologique de l’heureux élu ne cache pas sa joie même si elle n’a pas été surprise. Rencontrée ce jeudi, 2 janvier 2020, par un reporter de Guineematin.com, madame Gnalin Biai qui vit en Guinée depuis 40 ans, a également dit ses attentes de la gouvernance de son petit frère de président.

Mariée à un Guinéen, madame Gnalin Biai, qui se considère comme fille du pays, dit avoir accueilli l’élection à la magistrature suprême de son grand-frère avec beaucoup de joie et de satisfaction. « Ma fille séjourne actuellement à Bissau. Hier mercredi, j’étais à un baptême lorsqu’elle m’a appelé pour me dire que son oncle a remporté les élections présidentielles. Nous étions extrêmement contents. Toute la famille et nos voisins ont chanté et dansé toute la soirée », a-t-elle révélé.

Mme Gnalin Biai, grande sœur du Général Umaro Sissoco Embalo, le nouveau président de Guinée Bissau

Par ailleurs, madame Gnalin Biai dit ne pas être surprise de l’élection de son frère à la tête du la magistrature suprême de la Guinée Bissau. Selon elle, le Général Umaro Sissoco Embalo a toujours été sérieux dans les études. « Umaro Sissoco Embalo est le cadet de la famille. Mais, depuis son jeune âge, il aimait l’école, il aimait le travail bien fait. Il a eu de bonnes notes du primaire au lycée. Ensuite, il est allé au Portugal pour poursuivre ses études universitaires. Dès qu’il a terminé, il est rentré au pays pour s’inscrire dans l’armée. Là, il a gravi tous les échelons pour obtenir le grade de Général. Après, il est tombé malade, il a eu des problèmes de cœur. Il est donc allé en Allemagne pour se faire opérer. Quand il est rentré à nouveau, il a eu la chance d’être nommé Premier ministre par José Mario Vaz. Mais ensuite, il voulait faire cavalier seul, il a donc démissionné du PAIGC (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée Bissau et du Cap Vert) pour créer son propre parti. Et, puisque c’est un bagarreur, il s’est battu jusqu’à ce qu’il soit élu président de la République. Je suis contente et je souhaite qu’il travaille pour le peuple ».

Madame Gnalin Biai, sachant que son frère est jeune (47 ans, ndlr), dit être consciente des défis qui attendent le nouveau président Bissagos. Elle le conseille notamment de traiter ses compatriotes sur le même pied d’égalité. « Vous savez, tout est lié au destin. Il a été élu président de la République parce que les citoyens ont voté pour lui, mais avant tout, c’est grâce à Dieu. Donc, puisque Dieu a fait que mon frère est devenu président de la République de la Guinée-Bissau, je lui demande humblement de prendre le courage à deux mains et de travailler pour son peuple. Qu’il ne fasse pas de discrimination entre cette population, qu’il mette tout le peuple au même pied d’égalité. Il est très jeune je sais, mais rien n’est impossible. Je sais que Dieu lui a confié cette responsabilité de diriger toute cette nation, c’est parce que lui Dieu sait qu’il en est capable. Je prie Dieu qu’il travaille pour le bonheur du peuple, qu’il s’occupe bien des Guinéens vivant en Guinée Bissau-Bissau et tous les autres étrangers », a-t-elle souhaité.

Les relations entre le nouvel homme fort de la Guinée-Bissau et le président Alpha Condé ne sont apparemment pas bonnes. Mais, madame Gnalin Biai souhaite que son frère mette balle à terre. « Je souhaite que mon frère se comporte bien puisque lui, il est très jeune. Qu’il accepte tout et qu’il travaille avec tout le monde comme cela se doit, y compris avec Alpha Condé. Moi, je suis presque guinéenne maintenant. J’ai eu six (7) enfants ici, un est décédé. Les autres enfants sont tous devenus grand et travaillent tous. Je vis en Guinée depuis 40 ans. Même mon frère, chaque fois qu’il vient en Guinée, il venait me saluer. Donc, la Guinée et la Guinée-Bissau sont des pays frères. Je souhaite donc que mon frère travail avec tout le monde. Moi, je vais l’appeler chaque fois que j’aurai l’occasion, mais je vais continuer à vivre en Guinée ici car je suis devenue guinéenne. Si mon frère va me faire des dons, qu’il me les envois ici, mais je ne partirai pas vivre là-bas », a-t-elle laissé entendre.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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