Elections Burkina Faso : les confidences de Vincent Kaboré de Stand for life and liberty

Vincent De Paul Kaboré, coordinateur national de l'ONG Stand For Life and Liberty
Vincent De Paul Kaboré, coordinateur national de l’ONG Stand For Life and Liberty

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, plus de 10 000 observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités par la CENI à l’occasion du scrutin du 22 novembre dernier. Au nombre de ces observateurs, l’ONG internationale Stand For Life and Liberty (entendez débout pour la vie et la liberté) avait déployé une soixantaine d’observateurs. Quelques jours après la publication officielle des résultats globaux provisoires, l’envoyé spécial de Guineematin.com à Ouagadougou a rencontré Vincent De Paul Kaboré, le coordinateur national de Stand For Life and Liberty.

Décryptage !

Guineematin.com : votre ONG a déployé des observateurs sur l’ensemble du territoire dans le cadre des élections couplées. Comment s’est passée cette observation ?

Vincent De Paul Kaboré : Notre organisation est très jeune ; mais, il fallait que nous déployions des observateurs sur le terrain. Donc, nous avons pu déployer une soixantaine d’observateurs à travers toutes les régions du Burkina Faso. Donc, je peux dire que l’objectif a été atteint.

Guineematin.com : Pour la première fois, des burkinabè de la diaspora ont participé au processus électoral dans 22 pays. Est-ce que votre ONG était présente dans ces pays pour observer les élections ?

Vincent De Paul Kaboré : Effectivement, nous sommes une ONG qui a vu le jour, en Avril 2019 aux Etats-Unis. Mais, malgré son jeune âge, notre ONG fait des exploits. Pour la diaspora burkinabè, c’était la première fois qu’elle votait. Alors compte tenue de l’enjeu, nous avons tenu à déployer les observateurs dans la diaspora. Alors, sur 22 pays, nous avons pu couvrir 10 pays, en plus de 10 villes. Aux Etats-Unis, nous avons couvert New-York et Washington. En Côte d’Ivoire, c’était Abidjan et la représentation diplomatique du Burkina à Bouaké. Donc, l’enjeu était vraiment de taille, il fallait quand même que nous déployions des observateurs. Je peux dire que nous avons été la seule organisation à déployer des observateurs à la diaspora ; et, c’est quelque chose à saluer.

Guineematin.com : Est ce que vos observateurs ont remonté des dysfonctionnements ?

Vincent De Paul Kaboré, coordinateur national de l’ONG Stand For Life and Liberty

Vincent De Paul Kaboré : Alors, comme toute œuvre humaine, il y a eu quand même des manquements ; mais, qui n’entachent en rien la crédibilité du scrutin. Donc, tout ce que nous avons noté comme dysfonctionnement relève de l’organisation ; donc, ce sont des dysfonctionnements organisationnels ; mais, imputable à l’instance même qui est en charge de l’organisation du scrutin, la CENI. On peut citer entre autres, l’ouverture tardive de certains bureaux de vote, le manque de certains matériels de vote comme l’encre. Donc, je dirais que ce sont des difficultés d’ordre organisationnel.

Guineematin.com : En dépit de ces dysfonctionnements, vous avez noté des points positifs ?

Vincent De Paul Kaboré : D’abord, le fait d’organiser les élections dans un contexte sécuritaire difficile, c’est à saluer. Nous avons également noté la représentativité de la plus part des partis politiques dans les bureaux de vote. Ceci est un apport pour minimiser les fraudes électorales ; donc, c’est un point positif que nous avons noté.

Guineematin.com : Que recommandez-vous aux acteurs du processus burkinabè ?

Vincent De Paul Kaboré : Alors, il y a tellement de recommandations… Nous sommes en train d’achever notre rapport ; donc, des recommandations seront faites à qui de droit. D’ors et déjà, nous avons remarqué que l’affichage de la liste électorale n’a pas été fait, beaucoup d’électeurs ne se retrouvaient pas. Donc, quelques jours avant le scrutin, nous recommandons que la CENI affiche les listes électorales au niveau des bureaux de vote pour permettre aux électeurs d’aller consulter la liste. Egalement, nous avons remarqué qu’au niveau de la logistique, il y a eu un problème parce qu’à un certain moment, je me suis déplacé pour avoir une entrevue avec le commissaire de l’arrondissement N° 4 de Ouagadougou. Ce qui est ressorti, c’est qu’il y a eu un problème au niveau de la logistique ; donc, les matériels n’ont pas pu être acheminés à temps. Nous recommandons que la CENI prenne des dispositions pour que les matériels soient acheminés très tôt, bien avant le jour du scrutin.

Entretien réalisé par Abdoulaye N’koya SYLLA, envoyé spécial de Guineematin.com à Ouagadougou

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