Du 24 au 25 janvier 2018, se tiendra en Guinée, le Forum des Guinéens de l’étranger. Plusieurs délégués de nos compatriotes à travers le monde ont déjà rallié Conakry. Un reporter de Guineematin.com a rencontré l’un d’entre eux, en la personne d’Elhadj Alpha Oumar Diallo, délégué du Portugal pour parler des enjeux de ce forum.
Décryptage !
Guineematin.com : Dites-nous, s’il vous plaît, pourquoi vous êtes en Guinée ?
Elhadj Alpha Oumar Diallo : Je suis là pour représenter la communauté guinéenne du Portugal au Forum des guinéens de l’étranger qui se tient du 24 au 25 janvier 2018 à Conakry. Je tiens au nom de notre bureau, de tous ses membres et de tous les Guinéens vivant au Portugal, à remercier très sincèrement le gouvernement guinéen pour cette heureuse initiative. Le gouvernement, une fois de plus, vient de montrer son souci d’accompagner les fils et filles de ce pays où qu’ils se trouvent pour le grand bien de notre nation. Nous lui exprimons toute notre reconnaissance et renouvelons notre engagement à participer activement au programme de développement de notre pays.
Guineematin.com : et qu’est-ce que vous attendez concrètement de cette rencontre ?
Elhadj Alpha Oumar Diallo : Une telle rencontre, la première fois, du moins pour nous, est une occasion la mieux indiquée pour poser nos problèmes et trouver des solutions idoines. Je rappelle que la communauté guinéenne au Portugal est très importante. Elle est estimée entre huit mille (8 000) et dix mille (10 000) personnes de tous les âges et de toutes les professions. Au Portugal, vous avez des personnes qualifiées, des étudiants, des élèves, bref des personnes évoluant dans tous les domaines socioéconomiques. Et, comme tel, il y a toujours des problèmes qui se posent et dont la résolution implique l’Etat.
Guineematin.com : Justement, quels sont les problèmes que vous rencontrez le plus souvent au Portugal ?
Elhadj Alpha Oumar Diallo : Nos difficultés sont nombreuses. Vous savez, quand vous êtes ici, s’il y a un problème, vous avez un interlocuteur. A l’étranger, notre interlocuteur, c’est soit l’Ambassadeur ou le Consul. Mais, au Portugal, depuis 2013, nous n’avons pas de Consul. Pour tout problème, il faut se déplacer et aller jusqu’en France pour le régler. Qu’il s’agisse du recensement, du vote ou tout autre problème administratif. C’est pénible puisqu’il faut traverser tout un pays, l’Espagne et se rendre à Paris en France. Non seulement c’est distant mais aussi coûteux. Cela n’encourage pas aussi les investisseurs qui sont nombreux à s’intéresser à notre pays. Avec le départ du Consul, il y a un vide. Les locaux sont là, le personnel aussi, de l’argent s’est accumulé sur le dos de notre Etat. C’est un autre problème.
Guineematin.com : Qu’est ce que vous attendez du gouvernement guinéen ?
Elhadj Alpha Oumar Diallo : Comme je l’ai dit plus haut, nos attentes, c’est le règlement de nos problèmes. Nous voulons la réouverture de notre consulat et la nomination d’un consul général. A défaut, nous voulons que le gouvernement accepte de nous désigner un Consul honoraire, en attendant. Nous pensons que si cette question est réglée et celle des arriérés de salaires et de loyers, nos soucis seront largement amoindris. Puisqu’après tout, je voudrais vous dire qu’en le faisant, ce sont des dizaines voir des centaines d’entrepreneurs et d’investisseurs qui veulent venir en Guinée. Déjà, plus de 18 entreprises portugaises évoluent dans notre pays. Et, le potentiel est énorme à ce niveau, il faut saisir et exploiter cette opportunité pour notre pays.
Guineematin.com : A présent, comment vous trouvez le pays après quelques années d’absence ?
Elhadj Alpha Oumar Diallo : Je rectifie, moi, je suis là régulièrement. J’ai quitté le pays il y a juste six mois. En juillet dernier, j’étais là et je suis allé jusqu’au village pour me ressourcer et m’enquérir des nouvelles des parents. Sincèrement, même s’il y a encore beaucoup de choses à faire, bien de choses ont été réalisées. Et, le secteur qui frappe le plus, c’est l’énergie. Avant 2011, nos quartiers, nos villes et même la capitale baignaient dans le noir. Actuellement, il y a une amélioration sensible sur le terrain. Il faut saluer également la construction du barrage de Souapiti et le lancement des travaux par le président de la République des travaux du barrage d’Amaria. Nous saluons cet engagement du Chef de l’Etat qui a annoncé la réalisation d’autres barrages comme Fomi à Kankan, Koukoutamba à Tougué. Si ces barrages sont réalisés, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui sera électrifiée, pas seulement la Guinée.
Sincèrement, avec de tels progrès, on réalise, comme beaucoup le disent d’ailleurs, que si on avait eu comme Président le Pr Alpha Condé dès l’indépendance, on aurait eu à la fois, l’indépendance politique, économique et culturelle. Mais il vaut mieux tard que jamais, comme le dit l’adage.
Guineematin.com : A l’occasion de ce forum il y aura un bureau des Guinéens de l’étranger. Avez-vous des recommandations ?
Elhadj Alpha Oumar Diallo : Bon, je crois que le souci de tout le monde ici, c’est d’avoir un interlocuteur sérieux et crédible pour traiter nos problèmes. Je pense qu’il serait louable que chaque pays ait son représentant au sein du bureau. Ensemble les membres, par zone ou par continent, selon les questions, l’urgence et la nécessité, vont se retrouver pour en débattre pour des solutions. Mais déjà, il faut saluer cette initiative du gouvernement guinéen et des partenaires impliqués pour la tenue de ce forum. A mon arrivée, j’ai été déjà reçu par les organisateurs qui sont l’APIP et le département des Affaires étrangères à travers la directrice des Guinéens de l’étranger, Madame Aminata Camara.
Propos recueillis et décryptés par Abdallah Baldé pour Guineematin.com
Tél : 628 08 98 45
