Embouteillages à Conakry : le calvaire des usagers du tronçon Kaporo-Kipé-Taouyah

Charles Kamano, étudiant à l’Université Koffi Annan

Se déplacer à Conakry est devenu un véritable casse-tête chinois. Tous les principaux axes routiers de la capitale guinéenne connaissent des embouteillages monstres. Les citoyens, pris au dépourvu par ce calvaire quotidien, ne savent plus à quel saint se vouer. C’est le cas des usagers du tronçon Kaporo-Kipé-Taouyah, dans la commune de Ratoma.

Emprunter les axes routiers de Conakry est devenu un parcours du combattant pour les citoyens. Que ce soit l’autoroute Fidel Castro, la route Le Prince ou la corniche de Kipé, c’est au même calvaire que les usagers sont confrontés.

Pour Labillé Kolié, rencontré à Kipé Centre-Émetteur, le problème d’embouteillage à Conakry est fatiguant qu’on soit véhiculé ou pas. « Je trouve que c’est un facteur qui est récurent. Je me demande qu’est-ce qui ne va pas. Qu’on ait une voiture ou pas, on souffre. Quand tu n’as pas de voiture, c’est difficile. Et quand tu en as une, c’est pire parce que l’embouteillage te fatigue. Ça fait qu’on est obligé de s’arrêter et attendre. On ne peut pas laisser sa voiture ici pour partir. La circulation à Conakry est devenue vraiment déplorable. Je vais au marché de Madina comme ça. Cela fait au moins 30 minutes que je suis arrêté ici, entrain d’attendre. J’ai quitté Lambanyi et le chauffeur nous débarqués jusqu’ici à Kipé avant de rebrousser chemin à cause de l’embouteillage. Désormais, pour se déplacer à Conakry, il faut sortir avec 100 mille FG au moins, puisqu’avec les mototaxis, ils te font payer très cher même s’ils sont plus rapides ».

Monsieur Kolié demande au gouvernement d’agir pour essayer de soulager les citoyens devant les embouteillages monstres de Conakry. « Je demande au gouvernement de mettre en place les routes secondaires et des transversales pour faciliter la circulation, de ne pas continuer à importer des voitures, parce que même si on amène 1000 véhicules, s’il n’y a pas de routes, l’embouteillage va continuer à fatiguer la population », estime-t-il.

Sento Camara, rencontrée au quartier Kipé, se plaint des embouteillages et dénonce l’attitude de certains chauffeurs de taxi qui coupent les tronçons. « Les embouteillages nous fatiguent beaucoup. Je vais à la Minière, mais ça fait plus de 30 minutes que j’attends un taxi qui ne vient jamais. Je me demande qu’est-ce qui ne va pas. Les chauffeurs coupent les tronçons. Le taximan qui m’a pris à Kaporo m’avait dit qu’il allait jusqu’à Kipé. Quand nous sommes descendus à Kipé, il a pris d’autres pour Madina. Et même si tu arrives à avoir un véhicule, avec les embouteillages-là, tu ne vas jamais arriver à destination au moment voulu. Quant aux taxi-motards, ils ont des prix décourageants… Je dirais que c’est le manque de routes qui occasionne ce problème. Il y a beaucoup de voitures, mais il n’y a pas de routes. Je lance un appel au gouvernement de nous aider à avoir des routes parce qu’actuellement, les guinéens soufrent beaucoup ».

Charles Kamano, étudiant à l’Université Koffi Annan

De son côté, Charles Kamano, étudiant à l’Université Koffi Annan, pointe du doigt le manque de civisme, le non respect des normes de la circulation comme causes des embouteillages. « Depuis 30 minutes, je suis là. Mais pratiquement, je n’arrive pas à me trouver un taxi. Je pense que l’Etat doit prendre des mesures par rapport à cette situation, puisque s’il n’y a pas de véhicules, nous qui sommes étudiants, ça nous cause vraiment des problèmes pou arriver à l’université à l’heure. A mon avis, le fait s’explique par l’incivisme des chauffeurs qui ne respectent pas les normes de la circulation. Pour remédier au problème d’embouteillage, c’est la police qui doit prendre ses dispositions en essayant de régulariser le code de la circulation… »

Aissatou Sow pour Guineematin.com

Tél. : 628 50 73 80

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