Emprisonnement des opposants en Guinée : Alpha Condé veut imposer une pensée unique (UFR)

A la faveur de son assemblée générale d’hier, samedi 13 février 2021, l’Union des Forces Républicaines (UFR) a dénoncé les conditions d’incarcération à la maison centrale de Conakry des opposants arrêtés au lendemain de l’élection présidentielle contestée du 18 octobre dernier. Ce parti de l’opposition a accusé le président Alpha Condé de vouloir mettre fin à toute opposition à son régime en Guinée. Le parti de Sidya Touré soupçonne le régime de vouloir imposer une pensée unique dans le pays, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Pour Ahmed Tidiane Sylla, le directeur de la cellule de communication du parti républicain, la détention prolongée et le durcissement des conditions de séjour des opposants à la maison centrale de Conakry sont des preuves éloquentes de la volonté de l’actuel chef de l’Etat guinéen de vouloir éteindre toute voix discordante dans le pays. Ahmed Tidiane Sylla rappelle d’ailleurs que certains opposants ont déjà trouvé la mort dans cette purge du régime Alpha Condé.

Ahmed Tidiane Sylla, directeur de la cellule de communication de l’UFR

« La volonté d’Alpha Condé aujourd’hui, c’est de faire disparaître l’opposition en Guinée et qu’il n’y ait plus d’opposants dans ce pays-là. Mais, ce n’est pas possible. La Guinée vient de loin. Nous avons mené plusieurs combats pour être là. Il n’est pas question de faire disparaître la démocratie pour laquelle on s’est battu, il n’est pas question que cela soit bafouée comme si on ne s’est pas battu, comme s’il n’y avait pas eu de morts, comme s’il n’y avait pas eu de sacrifice. La volonté d’Alpha Condé aujourd’hui, c’est d’imposer une pensée unique dans ce pays. On n’est pas en 1958. Nous sommes en 2021 ce n’est pas possible qu’on nous impose une pensée unique. Il a réussi à nous imposer son troisième mandat, changer la constitution. Il estime aujourd’hui qu’il peut tout se permettre. Quand vous  regardez aujourd’hui, il y a des hommes politiques en prison. Vous vous rappelez de Chérif Bah, de Soropogui, d’Ousmane Gaoual, d’Abdoulaye Bah, d’Oumar Fonikè Menguè. Et, il y a des jeunes qui meurent comme Roger Bamba et Mamadou Oury Barry en prison. Tellement que les gens sont frustrés, les avocats même ont décidé de se retirer du procès tellement que la justice guinéenne aujourd’hui est téléguidée. On empêche même les détenus politiques de pratiquer le sport. Est-ce que ce n’est pas une façon de les tuer à petit feu ? On les empêche d’aller se faire soigner dans les cliniques.Il faudrait bien qu’on se lève, qu’on refuse cela, qu’on arrête de se regarder en ethnie et en région », a indiqué Ahmed Tidiane Sylla.

Pour ce jeune opposant, le président Alpha Condé est aujourd’hui déterminé à clouer le pèque même à la presse guinéenne pour s’assurer le monopole de la parole en Guinée.

« Aujourd’hui, la presse se trouve inquiétée, les ondes des médias sont brouillées, les journalistes n’osent plus faire des enquêtes ou toucher les dossiers de corruption. Dans le dossier Nabayagate, il y a trois grands journalistes qui se sont retrouvés à la justice. Il y a des questions de corruption dans les ministères, lorsque les journalistes essaient d’alerter l’opinion, on parle de diffamation et on nous sort des lois. Mais qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? Pourquoi nous ne pouvons pas nous révolter, nous unir nous les guinéens. C’est ensemble qu’on peut aider ce pays-là, » a laissé entendre Ahmed Tidiane Sylla.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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