Enlèvement et assassinat d’Elhadj Doura : un militaire de la sécurité présidentielle passe aux aveux

Elhadj Abdourahmane Diallo
Elhadj Abdourahmane Diallo

Le procès des auteurs présumés de l’enlèvement et de l’assassinat de l’opérateur économique Elhadj Abdourahmane Diallo, plus connu sous le nom d’Elhadj Doura, se poursuit ce lundi, 14 juin 2021, au tribunal de première instance de Dixinn. Dans sa déposition, le militaire Oumar Barry, en service au Bataillon spécial de la sécurité présidentielle, a reconnu les faits pour lesquels il est poursuivi. Il dit avoir participé à l’enlèvement, à la séquestration et à l’enterrement du commerçant, mais nie avoir reçu un centime de la rançon versée par sa famille, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui est sur place.

« C’est Elhadj Mamadou Diallo (le cerveau présumé de l’affaire) qui est allé me chercher chez moi, à Maférinya. Il m’a dit de venir chercher son papa qui est malade pour l’envoyer chez son guérisseur traditionnel. Nous sommes venus à 4 heures du matin au domicile du vieux, à Hamdallaye, dans la commune de Ratoma. J’ai garé le véhicule entre deux cours. Elhadj Mamadou Diallo était avec deux de ses amis. Ils ont enlevé le vieux et on l’a conduit à Sonfonia, puis après à Maférinya. C’est moi qui ai négocié son logement à Maférinya.

C’est dans une case qui se trouve à moins d’un kilomètre de chez moi qu’on a logé le vieux. Après son décès, Elhadj Mamadou Diallo m’a dit que le vieux est décédé. C’est ainsi qu’au nombre de 5 personnes, nous avons pris le corps et nous avons procédé à son enterrement au bord d’un marigot sans laver le corps. On l’a enterré la nuit, et personne n’a prié sur le cadavre. Ils ont voulu l’enterrer dans le cimetière, mais je leur ai dit qu’on n’a jamais enterré quelqu’un la nuit dans ce cimetière. 

Et comme on n’avait pas les outils nécessaires pour creuser une tombe, je les ai conduits au bord du marigot. C’est là-bas qu’on a enterré le vieux. Après l’enterrement, on s’est séparés. C’est à la gendarmerie qu’on s’est retrouvés. Mais moi, je n’ai jamais entendu parler de l’argent (la rançon de 100 mille dollars payée par la famille d’Elhadj Doura, ndlr). Même mille francs guinéens, je n’ai pas reçu dans cette affaire », a déclaré l’accusé.

Les débats se poursuivent devant le tribunal criminel de Dixinn, et nous y reviendrons.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620589527/664413227

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