Enrôlement des électeurs : « les 25 jours sont insuffisants, il faut augmenter au moins une semaine »

Adama Hawa Diallo, citoyenne de Kouriah, préfecture de Coyah

L’opération d’enrôlement des électeurs et de révision des listes électorales est émaillée de beaucoup de problèmes sur le terrain. Dans plusieurs localités du pays, les travaux sont ralentis par l’insuffisance et ou les pannes des machines, l’insuffisance du personnel, le manque de fiches d’inscription … En raison de toute cette situation, le président de la CESPI de cette localité demande à la CENI de proroger le délai prévu pour l’opération. Il l’a dit au micro d’un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu à Kouriah.

Dimanche, 1er décembre 2019, une longue file est visible devant la Commission Administrative d’Etablissement et de Révision des Listes Électorales (CAERLE) centrale de Kouriah. Les habitants de cette sous-préfecture de Coyah sont massivement mobilisés pour se faire enrôler. Mais, les travaux sont très lents.

Adama Hawa Diallo, citoyenne de Kouriah, préfecture de Coyah

Après deux jours d’attente, Adama Hawa Diallo n’a pas encore atteint son objectif. « Hier, je n’ai pas pu préparer à la maison à cause de ces opérations de recensement, mais malheureusement je n’ai pas aussi pu me faire recenser. Aujourd’hui encore, je suis venue depuis 7 heures du matin, j’ai fait la queue jusqu’à ce que mes pieds sont enflés, je n’ai pas pu encore passer devant la machine », explique cette dame, qui refuse toutefois d’abdiquer. « Je ne vais pas me décourager. « Je resterai ici jusqu’à ce que je sois recensée », a-t-elle dit.

Ibrahima Diallo, citoyen de Kouriah, préfecture de Coyah

Tout comme cette dernière, Ibrahima Diallo, un autre citoyen de Kouriah, déplore la lenteur avec laquelle cette opération se déroule dans cette commune rurale. « Les opérations ne marchent pas bien. Il y a des problèmes qui sont observés surtout au niveau de la CAERLE centrale de Kouriah. Parce que les gens à recenser sont nombreux et le personnel qui s’occupe de ces travaux est petit. Donc dans l’ensemble, les opérations les opérations se déroulent lentement », soutient-il.

Cette lenteur a irrité les électeurs mobilisés devant cette CAERLE, le samedi 30 novembre dernier. A travers des cris, plusieurs d’entre eux ont exprimé leur mécontentement. Mais, le président de la CESPI de Kouriah explique que cette situation n’est pas volontaire comme le pensent certains citoyens. Amara Camara souligne que la lenteur observée sur le terrain est dû au manque de certains matériels.

Amara Camara, président de la CESPI de Kouriah (préfecture de Coyah)

« Les opérations électorales se passent bien. Mais comme vous le savez, aucune œuvre n’est parfaite. C’est pourquoi, hier par exemple, au niveau de la CAERLE centrale de Kouriah, avec l’arrivée d’un nombre important de citoyens et face au manque de consommables, au manque de documents d’enrôlement, notamment les formulaires d’inscription, les gens ont commencé à crier. Certains avaient commencé à crier parce qu’ils pensaient que les membres de la CAERLE faisaient l’enrôlement par affinité ».

Avec tous les problèmes rencontrés sur le terrain, le président de la CESPI de Kouriah estime que le délai de 25 jours prévu est insuffisant pour recenser tous les électeurs. Il demande donc à la CENI de proroger ce délai. « Franchement, nous pensons que si les problèmes auxquels nous sommes souvent confrontés ne sont pas résolus, on risque d’être en retard. Nous essayons de remonter ces problèmes au niveau de la CEPI de Coyah, qui à son tour, remonte au niveau de la CENI centrale. On n’a même pas de moyens de déplacement.

Par exemple, si je veux aller dans une CAERLE qui est éloignée de la sous-préfecture pour envoyer du matériel, il me faut louer une moto. Donc, nous demandons au président de la CENI d’aider les présidents des CESPI ou les bureaux exécutifs des CESPI en leur dotant vraiment de motos pour que nous puissions effectuer rapidement les déplacements pour la distribution des matériels. Aussi, vu ce qui se présente actuellement sur le terrain, pour moi les 25 jours sont insuffisants. Donc, je souhaite qu’on augmente ne serait-ce qu’une semaine pour avoir encore beaucoup d’électeurs. Je demande à la CENI de vraiment augmenter une semaine au moins sur ces 25 jours », a lancé Amara Camara.

De retour de Kouria (Coyah), Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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