Escroquerie dans une affaire de visas pour le Canada : Marcel Haoulomou jugé à Conakry

Le procès de Marcel Gadey Haoulomou, poursuivi pour escroquerie dans une affaire de délivrance de visas pour la France, le Canada et l’Australie notamment, s’est ouvert hier, mercredi 29 juillet 2020, au tribunal de première instance de Dixinn. A l’issue des débats, le procureur a requis la relaxe du prévenu pour délit non constitué, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

C’est le 7 juillet dernier que Marcel Gadey Haoulomou a été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry, suite à une plainte de Mamadou Saliou Diallo, qui l’accuse d’escroquerie. Selon ce dernier, le prévenu et ses collaborateurs lui ont extorqué un montant de 5 millions de francs en promettant d’aider sa fille et son frère à avoir des visas pour le Canada.

« Tout a commencé au mois de février 2020. Sur leur page Facebook, ils ont publié des photos des gens en instance de voyage dans des aéroports. Ils ont dit qu’ils peuvent aider les gens à aller au Canada, en Australie et en France, pourvue que les intéressés paient 500 milles, 1 million et 1 million 500 mille francs guinéens, selon les pays.

C’est Marcel (le prévenu) qui recevait les gens en les rassurant, il disait aux gens de ne pas s’inquiéter. Personnellement, j’ai donné 1 million à Marcel pour l’inscription de ma fille et de mon frère. Et après, j’ai payé 4 millions de francs guinéens auprès de madame Kwamé, mais c’est Marcel qui délivrait les reçus au nom de l’entreprise. J’ai porté plainte contre lui parce qu’il nous disait de ne pas s’inquiéter et de le contacter en cas de problème », a expliqué le plaignant.

A la barre, Marcel Gadey Haoulomou a plaidé non coupable. Il a expliqué qu’il était un simple employé de l’entreprise auteure de cette escroquerie, assurant qu’il ne savait rien de l’affaire. « C’est sur le compte Facebook de Floride Transit Company que j’ai vu un appel d’offres. Comme le profil recherché correspondait au mien, j’ai postulé et j’ai été retenu. J’ai signé un contrat de trois mois avec madame Kwamé, qui représentait l’entreprise en Guinée.

Tout ce que je faisais, c’était au nom de Floride Transit Company et je rendais compte à la responsable. Après un mois de service, je suis tombé malade. Donc, j’ai quitté Conakry pour aller me faire traiter à l’intérieur du pays. Avant que je n’aille pour mon traitement, le fondateur de l’entreprise, qui vit à Paris, m’avait dit de l’appeler dès que je serai prêt à reprendre le boulot. Mais malheureusement, son numéro ne passait plus ; même chose pour madame Kwamé.

Finalement, j’ai compris que l’entreprise est fermée. Donc, je suis étonné qu’on porte plainte contre moi, parce que je n’ai escroqué personne. J’ai juste fait un mois de travail contrairement au contrat qui a été signé. Durant tout le temps que j’ai passé là-bas, je n’avais jamais vu le patron de l’entreprise mais on échangeait via WhatsApp. Je n’ai jamais pris l’argent de quelqu’un en mon nom personnel, c’était toujours au compte de l’entreprise qui m’a recruté », s’est-il défendu.

Après les débats, le procureur Boubacar I Bah a estimé que le prévenu n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés. C’est pourquoi, il a demandé au tribunal de relaxer pour délit non constitué. « Courant mois d’avril 2020, Marcel a été recruté par Floride Transit Company pour recruter des jeunes qui veulent aller au Canada, Australie, France et autres. C’est dans ce cadre qu’il a été recruté pour recevoir les clients. A la lecture de l’article 493 du Code pénal, est-ce que Marcel peut tomber sur le coup de la loi ? La réponse est non.

Le prévenu, ici présent, n’a pas agi en son nom. Il n’a pas agi frauduleusement pour dissiper le bien de quelqu’un, il a agi au nom d’une entreprise au sein de laquelle il n’a fait qu’un mois. Donc, madame la présidente, je vous demande de relaxer purement et simplement le prévenu pour délit non constitué, en appliquant les dispositions de l’article 544 du Code de procédure pénale », a requis le représentant du ministère public, appuyé par l’avocate de la défense, maître Murielle Ouendo.

Finalement, la juge Aïssatou Khalissa a renvoyé l’affaire au mercredi, 5 août 2020, pour décision être rendue.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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