Exploitation d’enfants albinos : 6 femmes interpellées à Conakry

Marie Gomez, directrice générale adjointe de l'OPROGEM
Marie Gomez, directrice générale adjointe de l’OPROGEM

L’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs a présenté ce jeudi, 9 juillet 2020, six femmes accusées de traite d’enfants albinos. Elles auraient contraint les enfants en question à mendier dans les rues de Conakry pour leur rapporter de l’argent, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Ce sont les agents de l’OPROGEM, basés commissariat central de Dixinn, qui ont mis main sur ces dames. Selon eux, il s’agit d’un vaste réseau d’exploitation d’enfants albinos qui vient ainsi d’être démantelé. « Ces femmes exploitent des enfants albinos le long des routes de la capitale afin de tirer profit au détriment de ces enfants.

Et ça, c’est un acte condamné et puni par notre code pénal et le code de l’enfant. C’est pour cette raison que nous rassurons nos partenaires, à travers le ministère de la sécurité et de protection civile, que nous allons mener un combat sans merci contre cette pratique », a déclaré la capitaine principale de police Marie Gomez, directrice générale adjointe de l’OPROGEM.

Sur le fonctionnement du réseau, un agent de l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs explique que ces femmes travaillent en collaboration avec les parents des enfants albinos. Chaque matin, elles passent dans les familles pour prendre les enfants et aller mendier dans la rue. Et au retour le soir, elles se partagent le gain avec les parents des enfants.

Présentée comme étant la responsable du réseau, Mariama Diallo reconnaît qu’elle utilise un enfant albinos pour mendier. Mais, elle précise que ce dernier vit sous son toit et qu’il est même un élève. « C’est vrai que j’ai un albinos dans le groupe, mais il étudie. Je lui ai dit de m’aider à trouver ses frais de scolarité mais aussi le loyer. Donc, comme il n’y a pas cours actuellement, je le prends pour aller mendier dans la rue », a-t-elle confié.

A noter que ce sont au total, 7 enfants albinos que ces dames sont accusées d’avoir exploités pour se faire de l’argent. Après l’enquête préliminaire, elles seront mises à la disposition de la justice qui devra décider de leur sort.

Ibrahima Aly Fak, chef du département protection, genre et l’enfance à l’OPROGEM

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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