Fafaya (Koubia) : déclaration publique d’abandon de l’excision et des mariages d’enfants à Horelity

Le village de Horelity, dans la commune rurale de Fafaya, située à 35 km du chef-lieu de la préfecture de Koubia a abrité, le mardi, 29 décembre 2020, une cérémonie solennelle de déclaration publique d’abandon définitif de l’excision et des mariages d’enfants faite par 12 communautés villageoises réparties dans 5 des 10 districts que compte la collectivité, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Cet évènement retransmis sur les antennes de la radio rurale locale de Koubia a été marqué par plusieurs interventions dont celle du maire de la commune rurale, Elhadj Mamadou Cellou Doukkaré Diallo qui a souhaité la bienvenue aux invités au nom de la population locale.

Elhadj Mamadou Cellou Doukkaré Diallo, Maire de la commune rurale de Fafaya

« Nous vous souhaitons la bienvenue parmi nous et vous rassurons que nous tenons compte des sages conseils que vous nous avez prodigué en matière de protection de la femme et de l’enfant dans notre collectivité ici » a-t-il rassuré.

Au titre des témoignages, madame Aïssatou Diallo, femme mentor de la communauté a expliqué que cette cérémonie de déclaration d’abandon de l’excision et des mariages d’enfants est l’aboutissement d’un processus qui a commencé avec leur formation avec l’appui de l’Unicef.

Madame Aïssatou Diallo, femme mentor de la communauté

« Depuis ce jour, nous sommes entrain de sensibiliser les uns et les autres. Lorsque que nous sommes revenus de cette formation, nous avons fait la restitution aux notables, aux chefs religieux, au maire de la commune rurale, au chef du centre de santé. Ils nous ont encouragés à aller dans les différents villages pour sensibiliser la population locale. Au cours de cette mission, nous avons enregistré des cas de réticences qui ont été surmontés petit-à-petit. Beaucoup ont vu l’intérêt des messages délivrés. Nous veillons sur les filles à protéger qui nous ont été confiées. Nous garantissons qu’elles ne seront pas excisées, s’il plaît à Dieu », a-t-elle confié.

Visiblement satisfaite, l’assistante de l’inspectrice régionale de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance (IRASPFE), madame Fatoumata Binta Diallo a souligné non seulement les efforts accomplis dans la prévention des pratiques néfastes, mais aussi et surtout la nécessité de poursuivre les investissements et de maintenir l’engagement politique du gouvernement guinéen en faveur de la lutte contre les mutilations génitales féminines, y compris l’excision.

Madame Fatoumata Binta Diallo, porte-parole de l’Inspection Régionale de l’Action Sociale de Labé

« Les interventions de lutte contre les MGF/Excision sont considérées parmi les plus rentables. Elles permettent non seulement de sauver des vies, mais aussi d’accélérer les progrès pour d’autres objectifs de santé et de développement, notamment la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la santé maternelle et infantile. Cependant, il est important de noter que le chemin est encore long afin d’attirer l’attention sur les efforts considérables qui seront nécessaires pour atteindre les objectifs du développement durable et enfin éliminer les pratiques néfastes. C’est pourquoi, nous souhaitons ardemment qu’à l’instar de Fafaya, toutes les autres communautés de la Région Administrative (RA) de Labé emboitent le pas afin qu’on finisse définitivement avec les MGF/Excision. Chacun des décès dû aux conséquences de l’excision est inacceptable, car nous avons aujourd’hui tous les moyens à disposition pour y mettre un terme. C’est l’objectif réalisable que s’est fixé le département en charge des femmes et des enfants et les partenaires techniques et financiers », a-t-elle rappelé.

Elle a mis l’occasion à profit pour adresser une mention spéciale de remerciement et de gratitude à l’Unicef en tant que partenaire technique et financier « qui ne ménage aucun effort et ne recule devant aucun obstacle pour l’accomplissement des objectifs du département en général et de la lutte contre les MGF/Excision en particulier. »

Pour sa part, l’administrateur chargé de la protection auprès du bureau régional de l’Unicef de Labé, Fassou Isidore Lama a indiqué que la cérémonie de Horelity, dans la commune rurale de Fafaya est l’aboutissement d’un long processus enclenché depuis 2018, l’année d’ouverture du bureau de son institution pour assurer un accompagnement de proximité à l’effet d’améliorer les indicateurs sociaux relatifs aux droits des enfants en Moyenne Guinée.

Fassou Isidore Lama, chargé de la protection à Unicef Labé

« Ainsi, la déclaration commune de l’engagement des 12 communautés sous la responsabilité de la commune est une étape très importante dans l’engagement communautaire en faveur des enfants et de tous les enfants » a-t-il déclaré.

Poursuivant sa communication de circonstance, le chargé de la protection à l’Unicef Labé, Fassou Isidore Lama a assuré que « la protection de l’enfant n’est pas un problème pour le respect des traditions et coutumes mais plutôt une opportunité pour consolider nos traditions et les adapter aux comportements responsables et protecteur. »

Par la suite, il a souhaité que la commune et les communautés voient l’ENFANT comme un TOUT qui a besoin « d’être vacciner pour ne pas tomber malade ou mourir, d’être enregistrer à l’état-civil pour avoir une existence légale et faciliter la maîtrise des chiffres populationnels pour les planifications, de l’eau potable et d’un environnement sain pour prévenir les maladies diarrhéiques, d’aller à l’école y compris dans les centres d’encadrement communautaire, de la bonne gouvernance pour s’assurer de la prise en compte de ses droits dans les documents de planification du développement de la commune, etc. ».

Guêladjo Keïta, Sous-préfet de Fafaya

C’est à ce niveau que le sous-préfet de Fafaya, Guélâdjo Keïta a pris la parole au nom du préfet de Koubia, en présence du directeur préfectoral des microréalisations en vue de remercier les 12 communautés villageoises concernées par la rencontre de Horelity pour l’initiative salutaire de cet engagement collectif de mettre fin à la pratique de l’excision et des mariages d’enfants dans la contrée.

L’administrateur territorial de la sous-préfecture de Fafaya a rappelé que les acteurs concernés doivent le succès dans la lutte contre le fléau à la politique d’ouverture du président Alpha Condé qui a tendu une main de franche collaboration aux partenaires techniques et financiers dont l’Unicef.

Avant de terminer son intervention, il a promis que sa sous-préfecture va relever le défi de l’enregistrement des naissances qui se pose dans la collectivité.

Président la cérémonie au nom des autorités régionales de Labé, le directeur régional du plan et du développement, Maurice Kaman a vivement remercié les citoyens de Fafaya pour la puissance et la qualité de la mobilisation ainsi que la discipline observée tout au long de la rencontre. Avant de prendre le soin de se rassurer que les différentes déclarations faites devant lui ont été prononcées au nom des communautés villageoises massivement mobilisées pour les besoins de la déclaration.

Maurice Kaman, Directeur Régional du Plan et du Développement de Labé

« La solennité de l’évènement m’offre l’opportunité de remercier très sincèrement tous les acteurs impliqués dans ce processus qui a abouti, ce jour, à une déclaration publique de l’abandon des MGF et des mariages d’enfants dans votre localité. Aujourd’hui, l’humanité toute entière a engagé une lutte sans merci contre les MGF, les mariages d’enfants dont les conséquences sur la santé de la reproduction n’est plus à démontrer. A cette heureuse occasion, je souhaiterai que la présente déclaration que vous venez de faire ne soit pas un vain mot, mais une réalité à traduire sur le terrain par des actes concrets », a-t-il déclaré en substance.

De Labé, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 660 901 334

Facebook Comments Box