Faits divers : les malades mentaux de Kankan raflés et conduits au fleuve Milo

La ville de Kankan, l’une des plus grandes de la Guinée, connait un nombre important de personnes vivant avec une dépression mentale. Leur situation préoccupe peu de personnes, excepté quelques jeunes de Kankan. Un groupe de jeunes volontaires s’est donné la peine de regrouper de nombreux fous de la commune urbaine ce samedi, 05 janvier 2019, pour les rendre propre au niveau du fleuve Milo, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

C’est une habitude chez ces jeunes de prendre une journée pour s’occuper de la propreté des malades mentaux qui pullulent à travers la ville de Kankan. Ils ont mis à profit la journée de ce samedi pour s’occuper de leur hygiène.

Ce fait inédit a attiré l’attention de plus d’un observateur en plein cœur du centre-ville de Kankan. Une dizaine de fous ont été « arraisonnés » en début de matinée. L’opération s’est soldée par un blessé parmi les jeunes. Mais, cette situation ne décourage pas les initiateurs de cette action.

Lanciné Kourouma

Lanciné Kourouma et ses amis ont réaffirmé sur place leur volonté de continuer cette œuvre. « Il y a longtemps que mes amis et moi faisons ce travail. Beaucoup de gens nous connaissent. Pour le cas de ce matin, il y a un fou qui m’a blessé avec un couteau. Les autorités ne nous viennent pas en aide. Lorsque nous sommes partis chez le gouverneur, il nous a chassés. C’est des personnes de bonne volonté qui donnent de l’argent pour qu’on puisse acheter du savon et des habits pour les fous. On sortait tous les vendredis pour les attraper et les laver, mais ils ont remarqué ça. Maintenant, nous sortons les samedis. Si on ne fait pas ça chaque jour, c’est la criminalité qui va prendre de l’ampleur dans la ville. On est obligé de le faire parce qu’il n’y a pas un lieu où on garde les fous à Kankan », a-t-il dit.

Alpha Keita

Pour sa part, Alpha Keita appelle les autorités à se préoccuper du sort des fous à Kankan. « Après avoir fini de laver les fous, on veut que les autorités nous trouvent un endroit, une grande cour, pour qu’on s’occupe de leur santé, afin qu’ils arrêtent de se promener dans la ville. Pour aujourd’hui, après avoir fini de les laver, nous allons les raser, les habiller et les laisser partir ».

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

Tél : 00224 627 24 13 24

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