Faranah : un enseignant jugé pour avoir incité des manifestants à s’attaquer à un journaliste

Facely Kalman Keita, correspondant de Guineenews à Faranah

Le procès opposant le journaliste Facely Kalman Kéita, correspondant de Guineenews à Faranah, et David Lanceï Condé, enseignant de profession, s’est ouvert ce mercredi 3 juin 2020, au tribunal de première instance de Faranah. L’enseignant est jugé pour avoir incité des jeunes à s’en prendre au journaliste qui couvrait une manifestation contre le manque d’électricité, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

A la barre, David Lanceï Condé a nié les faits pour lesquels il est jugé. Au début, il a nié être allé sur le terrain le jour de manifestation. Mais, devant la cascade de questions du procureur, il a fini par se « faire avoir » dans ses réponses. « Rien ne s’est passé entre moi et M. Keita. Je n’ai pas été sur le terrain sur le lieu de la manifestation. J’insiste sur là-dessus…..mais, le correspondant de la radio Baobab m’avait appelé quand il était sur le terrain. Il a dit qu’il voulait me voir sur le terrain… Je lui ai dit j’ai dit ok, attendez moi, je viens… »

A son tour, Facely Kalman Kéita a réitéré les accusations portées contre le prévenu. « J’ai vu M. Condé sur le terrain. Quand je suis arrivé, après avoir pris quelques images à la rentrée, près du pont Mansaréko où les enfants et femmes étaient nombreux, on m’a dit de continuer vers le marché du secteur, à quelques mètres du camp militaire où il y avait un grand attroupement. En ralliant le marché j’ai été aperçu par M. Condé qui s’est adressé en ces termes : où vas-tu ? On n’a pas besoin de la presse ici, on arrange pour nous. En réponse, je lui ai dit que me chasser du terrain ne relève pas de ses prérogatives. Puis, j’ai continué. Ce qui a coïncidé à l’arrivée de deux autres jeunes manifestants. M Condé a encore haussé le ton en disant : on n’a pas besoin de la presse ici, c’est des escrocs. Les jeunes m’ont barré le passage. Sans forcer, j’ai rebroussé chemin. Quand j’ai fait dos, quelques mètres après, il a dit aux mêmes jeunes ce qui suit : voyez le téléphone dans sa main, il est en train de filmer, attrapez-le. J’ai multiplié mes pas pour aller chercher ma moto pour quitter les lieux. Les jeunes m’ont pourchassé, mais le nombre de manifestants qui me pourchassait ne faisait qu’augmenter. Heureusement, il y a un autre jeune manifestant de teint clair, je pourrais le reconnaître, qui a contribué à me sauver en enlevant vite des morceaux de briques pour me permettre de vite filer. »

Après ces explications, le tribunal a renvoyé le dossier au lundi 08 juin pour la comparution des témoins

A suivre !

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tél. : 00224 620 24 15 13/660 27 27 07

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