Fermeture des boîtes de nuit : la réaction du président des tenanciers de Guinée

N’Valy Sacko, président des tenanciers de bars et restaurants Guinée

Dans un décret rendu public avant-hier, jeudi 04 mars 2021, le chef de l’Etat guinéen a fermé les lieux de spectacles, des discothèques et boites de nuit à Conakry et environs. Cette mesure vise à renforcer les directives sanitaires dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 et la maladie hémorragique à virus Ebola. Mais, pour le président des tenanciers de Guinée, cette décision du président de la République est un véritable « coup de tonnerre » sur la tête des propriétaires de boites de nuits. N’Valy Sacko affirme que les tenanciers tirent le diable par la queue depuis l’apparition de la COVID-19 en Guinée ; et, cette mesure risque de faire couler d’exploitant de Night club, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Rencontré ce vendredi, 05 mars 2021, le président des tenanciers de Guinée, N’Valy Sacko, dit avoir l’impression que toutes les mesures prises par le gouvernement depuis l’apparition de cette pandémie en Guinée vise à étouffer les tenanciers. Il a fait observer que les exploitants des bars, restaurants, boites de Night, salles de spectacles… sont laissés pour compte par les autorités.

N’Valy Sacko, président des tenanciers de bars et restaurants Guinée

« Le tonnerre est tombé sur nous dans la soirée d’hier, sachant que nous tirons le diable par la queue depuis un certain temps. Parce que depuis l’apparition de cette pandémie, notre secteur est beaucoup touché par la covid19. Nous n’avons pas eu de mesures d’accompagnement depuis que les premiers cas ont été détectés dans notre pays. Également, toutes les restrictions dont le gouvernement fait cas ne tombent que sur nous. Et, nous ne sommes pas conviés à la prise de décisions. Notre structure est aujourd’hui marginalisée, personne ne nous a appelé pour nous dire ce qui devrait être fait. Chose qui n’est pas normale, étant donné que nous sommes une structure déjà organisée. Nous savons réellement qu’il y a eu une rechute et nous connaissons l’existence de la pandémie dans le pays. Dans certains cas il y a eu un relâchement dans  le respect des mesures barrières. Mais, normalement les autorités devraient rappeler à ces Tenanciers de bras, de restaurants, de Night club de renforcer l’application des mesures barrières édictées par l’ANSS avant d’interdire les rassemblements. Aujourd’hui, il y a des gens dont les vies dépendent de notre fonctionnement. Nous avons plein de jeunes qui travaillent dans ce domaine ; mais, qu’est-ce qu’ils vont devenir si ces lieux de loisirs sont fermés ? En plus, malgré tout ce qu’on a subit comme tracasseries avec les forces de l’ordre et autres, on n’a pas eu de mesures d’accompagnement de la part du gouvernement. Nos factures d’eau, d’électricité, de loyers doivent être payées. Parce que dès qu’il  y a un relâchement, directement ces factures nous ont été présentées en nous disant que les lieux de commerce ne faisaient pas partie dans les mesures d’accompagnement édictées par le gouvernement. C’était seulement les domiciles qui étaient concernés par cette décision », a indiqué N’valy Sacko.

Selon le président des tenanciers de Guinéens, la fermeture des boites de nuit est une mesure excessive qui devrait intervenir en dernier lieu. N’valy Sacko estime qu’au stade où nous en sommes avec la lutte contre la COVID-19, le gouvernement aurait tout simplement demandé aux exploitants de ces lieux de récréation de renforcer les mesures préventives contre la maladie.

« Je lance un appel aux autorités de notre pays, ils doivent savoir qu’il y a des gens qui vivent au fonctionnement de ses boîtes de nuit et bars. Donc, il faut penser à ces Guinéens. Aucun Guinéen n’est supérieur à un autre, nous cherchons notre quotidien à la sueur de notre front. Ils (les autorités) n’ont pas pensé à nous dans la prise de décision, mais les conséquences de la décision sont là, c’est nous qui en subissons. Si les activités de masses sont interdites, comment nous allons vivre ? Il faut que l’état revoie cette décision. S’il y a eu la révolte populaire en 2007, c’est parce que la vie du guinéen devenait de plus en plus chère ; et, aujourd’hui vous savez comment les choses sont chers dans le pays. L’état doit revoir certaines choses. Aujourd’hui on prend des décisions unilatérales et sans penser aux conséquences que ces décisions pourront causer aux citoyens ; et, les gens en souffre. Ils (les autorités) doivent nous dire de renforcer les mesures barrières, mais la fermeture c’est autre chose. Nous sommes tous conscients de la maladie et la seule chose qu’ils devraient nous dire c’est l’application des mesures barrières dans nos lieux respectifs », a confié N’valy Sacko.

Foko Millimouno pour Guineematin.com

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