Fête de Makona et arrestations à Guéckédou : Jean Marc Telliano charge Elie Kamano

« Ma femme a pris Elie Kamano par le collet et elle l’a giflé… Ma femme lui a donné des paires de gifles. Les jeunes qui étaient avec ma femme se sont attaqués à Elie et ont déchiré ses habits. J’ai même les images où on l’a déshabillé nu… », a expliqué notamment Jean Marc Telliano, tout en présentant son épouse comme une femme qui rassemble.

Plus de 72 heures après l’arrestation de l’artiste Elie Kamano et Cie à Guéckédou, le leader du RDIG (dont l’épouse est accusée d’avoir politisé la fête de Makona) brise le silence. Joint au téléphone hier, samedi 04 janvier 2020, par un reporter de Guineematin.com, Jean Marc Telliano a réfuté les accusations portées contre son épouse. Il s’est cependant employé à charger le Général du reggae guinéen, à qui il reproche un incendie de palmiers sur un périmètre d’un hectare.

« Ça a fait 10 ans que mon épouse organise cette fête de Makona à ses propres frais. Chaque année, elle investit plus de 500 millions de nos francs… Alors, cette fois-ci, elle a eu un appui du gouvernement. Mais, vous allez voir les vidéos, ils n’ont parlé nulle part de politique. Vous savez, quand vous aimez votre ville natale, vous devez prôner l’apaisement, la solidarité, la concorde et la paix… Je ne sais pas comment Elie Kamano s’est arrangé pour convaincre le cadre de concertation (composé d’un groupe de jeunes de Guéckédou) pour qu’ils puissent fêter ensemble », a entamé le leader du RDIG.

Pour Jean Marc Telliano, la fête de Makona est une fête internationale qui regroupe la Sierra Léon, le Libéria et la Guinée. Et, dit-il, « je suis en train de me battre pour que cette fête entre dans le patrimoine de l’Etat guinéen… C’est une fête internationale à laquelle quelques ministres de la Sierra Léon et du Libéria ont même participé cette année ».

Cependant, le leader du RDIG déclare avoir été grandement surpris de voir Elie Kamano ériger des barricades devant sa résidence à Guéckédou.

« Moi, je n’étais pas là (à Guéckédou). Je suis venu 24 heures avant la fête ; et, il semblerait qu’Elie Kamano a tenu des propos pour dire qu’il n’y aura pas un seul podium. Il faut plusieurs podiums, parce que l’autre podium parle de politique… Par contre, il y a eu interdiction de deux podiums. Je vais vous envoyer le document. Il est beau de parler ; mais, il faut parler sur des faits concrets… Devant ma résidence à Guéckédou, Elie a mis des barricades. Je vous enverrai des images. Ça a été une grande surprise pour moi. Parce que Elie Kamano est un enfant que moi j’ai élevé. Parce que sa maman a été ma secrétaire pendant 6 ans, avant que je sois en politique. La maman de Elie Kamano était mon assistante lorsque j’étais président directeur général d’une société de droit guinéen qui avait comme objectif principal l’exploitation et l’achat d’or et de diamant », a indiqué Jean Marc Telliano.

A en croire le leader du RDIG, l’artiste Elie Kamano et son épouse (Madame Telliano Sata Diakité) ont même échangé des coups devant sa résidence. Mais, précise-t-il, le Général du reggae guinéen n’a pas été arrêté par sa femme.

« Ma femme a trouvé les barricades érigées devant notre résidence. Elle est sortie de sa voiture et elle est venue demander à Elie, comme une mère demande à son fils, d’enlever les barricades sans faire d’histoire. Elie a pris sa canne, il a tapé mon épouse… Celle-ci n’a pas digéré. Elle a pris Elie par le collet et elle l’a giflé. Je le reconnais, parce que c’est une autodéfense… Je vous dis exactement la vérité. Ma femme lui a donné des paires de gifles. Les jeunes qui étaient avec ma femme se sont attaqués à Elie et ont déchiré ses habits. J’ai même les images où on l’a déshabillé nu. C’est au cours de ça qu’ils ont pris des cailloux et ont cassé le pare-brise de ma voiture… Et, quand ma femme a voulu porter plainte, je me suis opposé. Malgré tout ça, Elie Kamano et ses acolytes sont partis là où se tient la cérémonie pour incendier. Ils ont mis le feu sur un périmètre d’un hectare. Et, comme c’est dans une plantation au bord du fleuve, ils ont brûlé des palmiers et tout ce qui était autour de ces palmiers. Mais, Elie n’a pas été arrêté par ma femme. Parce que ma femme n’a pas porté plainte. Elie a été arrêté pour incendie volontaire assorti de préméditation. Parce qu’il avait dit la veille, si on ne laisse pas, il va renverser Guéckédou… », a expliqué Jean Marc Telliano, tout en présentant son épouse comme une femme qui rassemble.

Aujourd’hui même (samedi), poursuit-il, « il y a toute la population de Guéckédou qui s’est réunie pour organiser une cérémonie au stade pour remercier mon épouse. Au moment où je vous parle comme ça, cette cérémonie se tient là-bas. Moi, je n’y participe pas parce que c’est une cérémonie de femmes et de jeunes… Si Elie vous dit qu’on parle de politique, je ne comprends pas. D’abord, les fêtes de fin d’année, c’est la réjouissance… On n’a nulle part parlé de politique. Je vais vous envoyer les images », a dit Jean Marc Telliano.

S’agissant du montant (un milliard de francs guinéens) que son épouse aurait reçu cette année du gouvernement guinéen pour l’organisation de la fête de Makona, le leader du RDIG est catégorique : « c’est archifaux ».

Selon lui, le gouvernement n’a mis à la disposition de sa femme qu’un podium. « Et, ce podium est celui de Isto Keira (le secrétaire général du ministère de la culture, des sports et du patrimoine historique). Donc, je n’ai pas connaissance d’un montant. Mais, comme vous le savez, le guinéen ne vit que de rumeurs… Ma femme évolue sur ses propres moyens parce qu’elle est entrepreneure », a conclu Jean Marc Telliano.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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