Gl. Boureima Condé à Kamsar : certains veulent la guerre civile en Guinée…

Dans la matinée d’hier, dimanche 11 juin 2017, avant d’aller en réunion à la villa 3 Avril Kamsar avec les autorités locales de Boké, la société civile, les sages et les représentants des jeunes de Boké, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, le Général Boureima Condé s’est adressé aux unités de la police et de la gendarmerie en mission dans cette ville industrielle qui a connu une manifestation meurtrière ces derniers jours, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Boké.

Tout le long de son intervention, le ministre a expliqué le rôle régalien de l’État qui consiste à la protection des populations et de leurs biens. Il a félicité le travail fait par les forces de l’ordre depuis leur arrivée à Kamsar et les a encouragés de continuer à œuvrer dans ce sens.

Le Général Boureima Condé a également fait comprendre que ceux qui manifestent sont le plus souvent des gens qui sont venus d’ailleurs. Et pour lui, il y a des gens dans ce pays qui veulent la guère civile. Mais promet-il, que la lumière sera faite sur ce mouvement « criminel à Kamsar ».

Guineematin.com vous propose, ci-dessous sans commentaire, les propos du ministre Boureima Condé :

C’est vous qui êtes chargés du maintien d’ordre, c’est vous qui avancez pour dire arrêtez ! Et quand vous le faites, vous êtes la victime des pierres et d’ailleurs souvent maintenant des balles. Toutes choses qui ne peuvent pas continuer dans notre république. Et puisqu’on est tous unanimes que c’est l’impunité qui est à la base de ça. Les malfrats, les bandits ne sont pas punis. Je crois que l’État enregistre le message. C’est ce qui est entrain de se passer maintenant sur le terrain. Le cas de Kamsar est un exemple illustratif. Le commissariat de police est un symbole de l’État, c’est un symbole de la puissance de l’État. On vient on le détruit. Le siège de la mairie est un symbole de la puissance de l’État. On vient le détruire également. On détruit une agence de police, on sort les malfrats et les bandits qui attendent d’être traduits en justice, on fait d’eux des héros. Ce sont eux qui prennent les commandes de la mission de casses à Kamsar. D’ailleurs, ils s’emparent des armes mises à la disposition de la police d’ici. Des bandits qui les prennent après qu’ils soient libérés de prison pour tirer.

Merci pour votre présence sur le terrain. Quand on vient pour le maintien d’ordre, on vient certainement pour perdre sa vie. Mais parce que vous avez confiance à vos chefs, vous respectez vos chefs, dès que l’ordre d’embarquement est dit, vous sautez dans les véhicules et vous partez au front. On n’a pas le salaire qu’il faut pour payer quelqu’un qui va vers la mort. Il n’y a que le sens du patriotisme.

Il n’y a que votre volonté d’être utiles à la nation et à la patrie qui va vous mettre dans les rangs tels que vous l’êtes maintenant. Ne cédez jamais ! Il s’agit de servir la patrie. C’est une vocation, nous sommes assermentés pour cela. Nous sommes engagés pour cela. Je ferai une rencontre tout de suite avec la société civile, les sages et les élus. Au-cours de celle-là, nous ferons passer le message du Président de la République. Nous ne demandons rien que la paix en Guinée. Mais, ce qui se passe aujourd’hui dépasse l’entendement.

Quand on réclame du courant on ne court pas pour mettre le feu à la centrale électrique. Ce n’est pas possible, c’est contradictoire. Vous voulez du courant, il y’a quatre (4) groupes, deux (2) sont en panne, c’est pour cela vous n’avez pas le courant. Vous partez vers la centrale pour brûler les deux ou le seul groupe en fonction. Ça n’a pas de sens à ce que nous sachions. Et c’est cela que nous allons combattre dans nos idées à développer. Mais si au niveau de chaque famille, si au niveau du quartier, si au niveau du district les responsabilités ne sont pas prises, les bandits prennent la cité en otage. On croit que c’est le régime qu’on attaque, mais on attaque chaque citoyen et ce que les gens veulent pour la Guinée, ils l’auront à leurs comptes. Mais Dieu ne fera pas de la Guinée ce qu’ils veulent qu’elle soit : un champ de bataille, un pays en guerre civile. Pour ne pas vous cacher la vérité, ceux qui se soulèvent tous les jours, c’est ce qu’ils veulent pour le pays. Mais, les images du Libéria et de la Sierra Léone sont à côté de nous. Ce n’est pas lointain. D’autres images à travers le monde, au Sud-Soudan. Regardez un peu les télévisions, vous allez vous poser mille questions. Donc, ne démordez pas, ne vous découragez pas. Soyez engagés comme vous l’êtes maintenant.

Depuis que vous êtes venus vous êtes à la belle étoile, nous le savons. Vous avez fait revenir le calme. On a su que la force existe. Et c’est cela qui doit exister partout en Guinée. Donc nous connaissons la réalité, il y a un problème d’effectifs. Quand l’effectif est suffisant nous savons que vous êtes capables de maintenir l’ordre, la paix et c’est ce qui sert la population. Ce n’est pas dans le désordre, les incendies, ni dans la pagaille qu’une république se construire. On demande l’eau, le courant, le goudron et en même temps on brûle des pneus partout, on enflamme partout, on tue partout. Où allons-nous en Guinée ? Voilà les mots que j’avais à vous dire.

Le Président actuellement ne fait pas deux jours à Conakry, avec son âge, il est toujours dans les avions. Certains croient que c’est un malin plaisir d’être dans les avions. Ce n’est pas un plaisir. Il marche à travers les continents pour apporter du bonheur au pays. Kamsar est une partie vivante de la Guinée. Quand il apprend que dans cette ville, il y a des troubles, on l’empêche de travailler correctement là où il est. Donnons la paix à notre nation, c’est un cri de cœur que je donne à ceux qui doivent le recevoir. Mais à vous, je vous demande de garder la vigilance, votre engagement et votre détermination. Ce n’est pas facile mais il faut y aller. Nous sommes des soldats, nous ne reculons pas devant les épreuves. Kamsar ne mérite pas ce qu’on est entrain de vivre aujourd’hui. En tout cas l’État restera dans son rôle régalien de protection des fils de ce pays. Ce n’est pas tout Kamsar qui se lève avec des bidons d’essence. Non ! C’est quelques gens qui, généralement ne sont pas de Kamsar qui sont à la tête de ces genres d’exercices regrettables et criminels. Mais tout se décantera. Il y a eu des interpellations, il y en aura d’autres encore parce que les premiers interpellés ont commencé à parler ce qui est à la base de ça, ceux qui les poussent vers les bidons d’essence. Ils donneront des noms et donnent déjà des explications que la République va exploiter pour sa paix. Voilà ce que je suis venu vous dire en plus grand mot, au nom de monsieur le ministre d’État à la défense nationale, monsieur le ministre à la sécurité et à la protection civile, au nom du chef de l’État, commandant en chef des forces armées et Président de la République. Voilà les mots d’encouragement que je suis venus vous transmettre.

Depuis votre départ de Conakry, le chef de l’État vous suit jusqu’à maintenant et il vous suivra jusqu’à la fin de la mission. Nous échangeons avec lui et le sentiment qu’il a. Merci à vous tous. Et je prie Dieu que vous ne soyez plus blessés dans ces genres d’exercices et que le peuple de Guinée sache que les policiers aussi sont des guinéens. Ils ne sont pas importés en Guinée. Leurs pères, leurs mères, sœurs et tantes sont des guinéens.

Je vous remercie.

Propos recueillis à Kamsar et décryptés par Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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