Gongoré (Pita) : un compromis trouvé pour une meilleure cohabitation entre agriculteurs et éleveurs

Alors que leurs relations étaient tendues et qu’ils se regardaient en chiens de faïence, les agriculteurs et les éleveurs du district de Kourawouré, dans la sous-préfecture de Gongoré (Pita), ont décidé d’enterrer la hache de guerre. Sous l’égide des autorités locales, les deux camps sont parvenus à un accord qui devrait faciliter leur cohabitation, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Labé.

Le dimanche, 18 avril 2021, le sous-préfet de Gongoré, en compagnie d’autres autorités locales, a réuni les agriculteurs et les éleveurs du district de Kourawouré, qui cohabitent difficilement dans cette localité. Les agriculteurs accusent les éleveurs de ne pas s’occuper correctement de leurs bœufs, qui vont causer des dégâts dans leurs champs. Les éleveurs de leur côté, estiment que les agriculteurs ne s’investissent pas dans la sécurisation de leurs champs, à travers des bonnes clôtures. Au cours de cette rencontre, la parole a été donnée à chaque camp, qui a exprimé ses préoccupations.

Mamadou Saliou Bah, porte parole des agriculteurs

« Nous les agriculteurs, nous sommes toujours victimes des éleveurs. Parce qu’ils sont nombreux parmi ces éleveurs qui ne s’occupent pas de leur bétail. Et, ces bêtes viennent souvent dévaster nos champs. C’est ce qui nous fait mal. C’est pourquoi nous souhaitons humblement que les autorités nous aident vraiment à trouver une solution à ce problème. Que les éleveurs maintiennent leurs bêtes dans des enclos au moment des cultures », a déclaré Mamadou Saliou Bah, le porte-parole des agriculteurs.

Thierno Mouctar Barry, président de l’Union préfectoral des éleveurs de Pita

De son côté, le président de l’Union préfectoral des éleveurs de Pita a salué cette initiative des autorités, tout en assurant de la disponibilité de son camp à favoriser une cohabitation pacifique avec les agriculteurs. « Ce que nous avons entendu ici, c’est quelque chose qu’on attendait depuis longtemps. Ça nous réconforte davantage, car nous vivons tous de l’élevage et de l’agriculture. Donc nous sommes complémentaires comme le riz et la sauce. Et si on anticipe les choses en initiant ce cadre de dialogue, c’est une façon pour nous de pérenniser la paix dans notre localité. Nous les éleveurs, nous souscrivons entièrement à toute démarche visant à résoudre cette crise », a laissé entendre Thierno Mouctar Barry.

A l’issue des discussions, agriculteurs et éleveurs ont approuvé un protocole d’entente élaboré par une commission mise en place à cet effet. Un document de 15 points qui oblige chaque camp à jouer sa partition pour favoriser une cohabitation pacifique entre eux. Pour cette année, il est demandé aux éleveurs de circonscrire le mouvement de leurs bêtes et aux agriculteurs de renforcer les clôtures de leurs champs. A partir de l’année prochaine, un plan d’activité sera établi pour les deux parties. Si les agriculteurs font leurs activités à l’Est, les éleveurs devront aller à l’Ouest et vice-versa. Ce qui a été accepté par les deux camps.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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