Grâce présidentielle pour Fatou Badiar : ce qu’en dit un de ses proches rencontré à Koundara

Sané Magnina

Le président de la République a gracié, en cette fin d’année 2018, dame Fatou Badiar et Cie. Cette mesure du Chef de l’Etat a été accueillie avec beaucoup de joie par ses proches à Koundara, d’où est originaire madame Fatou Badiar Diallo.

Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com à Koundara, Sané Magnina, originaire de Saréboïdo (sous-préfecture d’origine de Fatou Badiar Diallo) a exprimé sa gratitude vis-à-vis du président Alpha Condé tout en lui demandant de bien vouloir étendre ce pardon aux autres détenus dans la même affaire : Jean Guilavogui et le Commandant Alpha Oumar Diallo (AOB).

Guineematin.com : récemment, le président de la République a gracié des détenus, parmi lesquels madame Fatou Badiar Diallo. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Sané Magnina

Sané Magnina : c’est venu droit au cœur. Ça a été une joie historique pour moi. Cette sœur qui est presque tante de mes enfants, était une fille d’élite à Koundara. Les vraies pionnières de Koundara en matière de culture, en matière de dignité pour la défense des acquis de ce qui est utile pour le Badiar, qu’on appelle Koundara. Je vous jure, tout y va avec le destin. J’ai eu une fierté sans limite quand j’ai appris à la radio nationale la libération de cette sœur. J’encourage et je félicite le Chef de l’Etat pour ce grand esprit. Parce que, c’est ça le pardon. En fait, le pays ne peut pas a vancer avec la haine. Il faut que les gens se mettent dans la tête que tout peut arriver, tout peut se passer. Mais, si tout le monde garde rancune avec la haine, le pays n’ira pas de l’avant. Moi, j’ai deviné comme quoi, c’était destiné à elle. Et, seul Dieu pouvait me faire croire que je vais revoir ma sœur-là en bonne santé. Je félicite alors le Chef de l’Etat pour la prise de cette décision. C’est gentil, c’est humain et c’est musulman.

Guineematin.com : vous dites que vous connaissez dame Fatou Badiar depuis l’école. Parlez-nous de cette dame, comment elle était avant ?

Sané Magnina : cette dame, depuis le collège on était ensemble. Et, c’est une sœur qui m’a côtoyé comme grand-frère. C’est la 2ère promotion de l’ENI d’Ourouss, dans le Youkounkoun. Elle faisait partie de la 2ème promotion d’Ourouss qui a formé de très bons cadres, de très bons enseignants de l’école primaire. Et celle-là était d’une discipline qu’on ne pouvait pas s’imaginer qu’elle pouvait tomber dans cette situation-là. Elle est très posée, elle parle peu, timide et elle aimait surtout sauver toutes les situations au profil de notre sous-préfecture natale, c’est-à-dire Saréboïdo, dans le Badiar. Fatou, je suis très curieux, je suis même pressé de la voir. A l’heure où je suis, je suis comblé de joie. Parce que, quand vous souffrez avec une personne, vous avez pitié. Le mot pitié vient avec le frottement et la connaissance.

Guineematin.com : dans cette attaque du domicile du Chef de l’Etat, le 19 juillet 2011, vous pensez qu’elle a été accusée à tort ?

Sané Magnina : bon, je n’ai pas approfondi les enquêtes. Parce que nous, nous sommes très restreints, et quand on apprend des nouvelles comme ça, on ne cherche pas à regarder si oui ou non c’est une réalité. Ça, les unités mandatées pour ça, je ne fais pas partie de cette entité.

Guineematin.com : dame Fatou Badiar n’était pas seule dans cette affaire. Elle a été condamnée comme d’autres personnes comme le Commandant AOB et Jean Guilavogui. Mais, ces derniers croupissent toujours en prison. Vous avez une demande à faire au Chef de l’Etat afin qu’il accorde son pardon à ces derniers aussi ?

Sané Magnina : pourquoi pas ? Tout peut arriver à l’être humain. Moi qui vous parle, j’ai un grand frère qui a fait le camp Boiro. Tout simplement, il était allé séjourner au Sénégal. Il écrit, il note pour nous. C’est à la frontière on a saisi cette note. Alors, dès que cette note a été saisie, c’est au crépuscule qu’on est allé le cueillir, nous tous on était indigné. C’est au bout du tunnel qu’on a compris que c’est à travers une note, et au cours du jugement. On l’a gracié comme ça, comme pour dire qu’il y a eu erreur. Moi, je suis fier et je suis convaincu qu’on a un Chef d’Etat qui n’a pas de règlement de compte. Parce que lui-même fut prisonnier. Donc, de la manière dont il continu à libérer les gens, c’est Dieu qui va le payer, pas un être humain. Je l’encourage et je le félicite.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com à Koundara

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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