Grève des huissiers et avocats : « ça affecte les droits fondamentaux des détenus » (Kaly Diallo)

Mamadou Kaly Diallo de la Baïonnette intelligente » et de la Plateforme des jeunes leaders de l’axe pour la démocratie et le développement (PJDD)
Mamadou Kaly Diallo de la Baïonnette intelligente » et de la Plateforme des jeunes leaders de l’axe pour la démocratie et le développement (PJDD)

Les défenseurs des droits de l’homme s’inquiètent des conséquences de la grève des huissiers de justice, accompagnés dans leur démarche par les avocats. Un débrayage qui a entraîné l’arrêt des audiences dans les cours et tribunaux du pays. Pour Mamadou Kaly Diallo, activiste de la société civile et chargé des relations entre le programme « Démocratie Sans Violence/la Baïonnette intelligente » et la Plateforme des jeunes leaders de l’axe pour la démocratie et le développement (PJDD), cette situation va sérieusement affecter les droits fondamentaux des détenus dont les procès sont en cours ou qui sont en attente de jugement. Il l’a dit dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com hier, mardi 20 avril 2021. 

« Les conséquences de cette grève, c’est qu’il y a certains droits fondamentaux des détenus qui seront violés. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des détenus qui étaient programmés pour les audiences. Et avec cette grève, les audiences sont de facto suspendues au niveau des cours et tribunaux. Donc, des citoyens en attente qui devraient recouvrer leur liberté, ne peuvent pas être présentés devant un juge. Alors que la détention dans les règles de l’art, c’est l’exception. En quelque sorte, cette grève affecte sérieusement les droits fondamentaux des détenus, des prévenus qui étaient en cours de procès et même dans les procédures civiles », a-t-il déploré.

Mais, en dépit de ces conséquences qu’il dénonce, ce défenseur des droits de l’homme trouve légitime la grève déclenchée par les huissiers de justice de Guinée, qui protestent ainsi contre les obstacles qui les empêchent d’exécuter les décisions de justice. « C’est un combat qui vise l’instauration d’un Etat de droit. Dans la vie, on ne peut jamais instaurer cet État de droit sans qu’il n’y ait une justice équitable, impartiale et indépendante. Ce qui est loin d’être le cas en Guinée. Parce qu’on voit ici des prisonniers d’opinion, une justice à double vitesse et des deux poids deux mesures qui occasionnent une crise de méfiance entre la justice et les justiciables », a dit Mamadou Kaly Diallo, tout en rappelant l’importance des huissiers dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire.

« Sans les huissiers de justice, on ne peut pas mettre en application une décision de justice. Et, quand on ne met pas une décision de justice en valeur, c’est comme si elle n’a pas été prise, ou c’est comme si elle n’existait pas. Donc, vous voyez combien de fois ils sont un maillon important pour ne pas dire indispensable dans la chaîne pénale. Donc j’ose espérer qu’à l’issue de la rencontre entre le ministre de la justice demain mercredi et les principaux concernés, il y aura une entente heureuse qui pourrait faciliter la suspension de la grève en rétablissant les huissiers dans leurs droits », a dit le chargé des relations entre le programme « Démocratie Sans Violence/la Baïonnette intelligente » et la Plateforme des jeunes leaders de l’axe pour la démocratie et le développement (PJDD).

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620589527/664413227

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