Grève du SLECG : le procureur demande un an de prison contre un élève du lycée Bonfi (Matam)

Mamadou Hady Barry, élève en classe de 12ème année Sciences Mathématiques au lycée Bonfi, dans la commune de Matam, est jugé pour écrits ayant poussé à un attroupement illégal et non armé. Il a comparu ce lundi, 10 février 2020, au tribunal correctionnel de Mafanco où le procureur a requis une peine de prison d’un an de prison contre lui, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le jeune lycéen a été mis aux arrêts suite aux manifestations survenues à Conakry en rapport avec la grève générale et illimitée du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG). Appelé à la barre, Mamadou Hady Barry a dit que c’est dans son école qu’il a été interpellé par des agents de la police et conduit dans un commissariat où il aurait été torturé. « J’ai été interpellé injustement dans la salle de classe alors qu’on traitait un exercice puisque nous n’avions pas de professeur. Les policiers qui m’ont arrêté m’ont soumis à une audition sans avocat et m’on fait signer un document sous pression puisqu’on me frappait à coup de matraques. Ce document ne vient pas de moi, j’ai été contraint pour signer », a-t-il laissé entendre.

Dans ses réquisitions, le procureur Ibrahima Sory Touré a dit que le jeune élève a incité se camarades et mérite d’être frappé d’une main de fer. « Contrairement à ce Mamadou Hady Barry dit ici, il a été auditionné sans contrainte. Au cours de son audition, il a été confronté à ses écrits. Il a fait des écrits incitant à la violence, à l’attroupement. Monsieur le président, je sais que vous êtes un magistrat qu’on ne peut pas tromper. Quand on va à l’école, on va pour apprendre et non pour appeler à la révolte. Au-delà de l’écrit, Mamadou Hady Barry s’est transporté dans les salles de classe pour inciter ses amis à la révolte. Il n’a aucune qualité pour inciter les élèves à la révolte. Il n’est ni syndicaliste ni opposant, c’est un simple élève. Mamadou Hady Barry doit servir d’exemple sinon demain, c’est un étudiant qui va faire la même chose. Monsieur le président, votre tribunal doit le frapper avec une main de fer. Par rapport à ces faits, le ministère public requiert qu’il vous plaise de le condamner à un an de prison ferme et à une amende d’un million de francs guinéens ».

La décision dans ce dossier doit être rendue à 16 heures.

Du TPI de Mafanco, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box