Un élève du lycée Bonfi, dans la commune de Matam, a été reconnu coupable d’avoir produit « des écrits ayant poussé à un attroupement illégal et non armé ». Jugé hier lundi, 10 février 2020 au tribunal correctionnel de Mafanco, Mamadou Hady Barry a été condamné à 3 mois de prison, dont 45 jours assortis de sursis, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Mamadou Hady Barry, élève en classe de 12ème année Sciences Maths au lycée Bonfi, avait été mis aux arrêts le 15 janvier 2020, lors des manifestations en marge de la grève générale et illimitée déclenchée 6 jours plus tôt par le Syndicat libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG).
A la barre du tribunal, le jeune élève avait nié les faits pour lesquels il était jugé. « J’ai été interpellé injustement dans la salle de classe alors qu’on traitait un exercice puisque nous n’avions pas de professeur. Les policiers qui m’ont arrêté m’ont soumis à une audition sans avocat et m’on fait signer un document sous pression, puisqu’on me frappait à coup de matraques. Ce document ne vient pas de moi, j’ai été contraint de le signer », avait-il soutenu devant le juge Mohamed Kaba.
Malgré cette négation des faits, le procureur Ibrahima Sory Touré avait demandé au tribunal de se montrer impitoyable face au jeune lycéen. « Contrairement à ce Mamadou Hady Barry dit ici, il a été auditionné sans contrainte. Au cours de son audition, il a été confronté à ses écrits. Il a fait des écrits incitant à la violence, à l’attroupement. Quand on va à l’école, on va pour apprendre et non pour appeler à la révolte. Au-delà de l’écrit, Mamadou Hady Barry s’est transporté dans les salles de classe pour inciter ses amis à la révolte. Il n’a aucune qualité pour inciter les élèves à la révolte. Il n’est ni syndicaliste ni opposant… Mamadou Hady Barry doit servir d’exemple sinon demain, c’est un étudiant qui va faire la même chose. Monsieur le président, votre tribunal doit le frapper avec une main de fer. Le ministère public requiert qu’il vous plaise de le condamner à un an de prison ferme et à une amende d’un million de francs guinéens. »
Pendant l’audience, on a noté la présence de certains élèves du lycée de Bonfi dans l’enceinte du tribunal de Mafanco, venus apporter leur soutien à leur camarade. Une présence qui n’a malheureusement pas pesé dans la balance.
Finalement, le tribunal par la voix du juge Mohamed Kaba, a reconnu le lycéen coupable. Pour la répression, Mamadou Hady Barry écope de 3 mois de prison, dont 45 jours assortis de sursis. Il repart à la maison centrale où il devrait rester jusqu’à la fin du mois de février en cours.
Alpha Kanso pour Guineematin.com
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