Grève générale et illimitée du SLECG : ce qu’en disent certains citoyens de Conakry

Mme Kadiatou Diallo
Sékou Diakhaby

Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, le Syndicat libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), dirigé par Aboubacar Soumah, compte aller en grève à partir du jeudi, 09 janvier 2020. Une annonce diversement appréciée par les citoyens de Conakry interrogés ce mardi, 07 janvier 2020 par un de nos reporters. Si les uns soutiennent la démarche du SLECG, d’autres par contre regrettent le fait que l’on sacrifie l’avenir des enfants.

Le SLECG revient à la charge et engage un nouveau bras de fer avec le gouvernement en décidant d’aller en grève pour dénoncer les résultats issus de l’assainissement du fichier des enseignants. La structure appelle ses partisans à une grève générale et illimitée sur toute l’étude du territoire national à partir du jeudi, 09 janvier 2020. Cette annonce ne laisse pas les citoyens de Conakry indifférents.

Sékou Diakhaby : « les enseignants sont dans leur plein droit de lancer une grève. Parce que depuis 2017, ils ont demandé l’augmentation de leurs salaires. On ne dit pas que c’est une bonne chose de faire la grève, mais si le gouvernement ne répond pas à leurs revendications, ils sont obligés d’aller en grève. Aujourd’hui, les enseignants souffrent beaucoup, et nous connaissons le problème de location Conakry. Chaque jour, les propriétaires des maisons ne font qu’augmenter le prix du loyer. Par exemple, si tu as un salaire de 3 à 4 millions de francs guinéens, avec les dépenses de la famille, les déplacements, le prix du loyer, les cas sociaux qui peuvent arriver à tout moment, et tu as 4 personnes à nourrir. Cet argent ne va même pas atteindre la fin du mois. Donc, s’ils décident d’aller en grève, moi je pense que c’est la meilleure manière pour eux de se faire entendre. A Chaque fois, les mêmes problèmes sont évoqués et après tout rien n’est fait. Nous sommes d’accord avec eux. Celui qui sacrifie son temps pour donner la connaissance à ton enfant, si tu le vois dans les mauvaises conditions, il faut comprendre son cri de cœur ».

Mohamed Camara

Même son de cloche pour Mohamed Boké Camara, qui soutient que l’enseignant doit être mis dans toutes les conditions pour mener à bien son travail. « Moi, je suis pour la grève du SLECG, parce que le gouvernement doit penser à la vie que les enseignants mènent. Le système éducatif guinéen est bafoué. Nos enfants n’ont pas de bonnes formations et ceux qui sont sensés leur donner une bonne formation, on refuse d’améliorer leurs conditions de vie. Ce n’est pas tout le monde qui accepte d’enseigner et ceux qui acceptent de s’engager dans l’enseignement devrait être encouragé, parce que c’est un métier ou certains élèves peuvent parfois leur manquer du respect. Le SLECG ne doit pas baisser les bras. Donc, moi j’encourage Aboubacar Soumah et ses acolytes. Si le Gouvernement avait une volonté de prendre en compte leurs revendications. Il aurait dû le faire depuis la dernière grève du SLECG ».

Mme Kadiatou Diallo

Par contre, madame Kadiatou Diallo craint que l’on sacrifie l’avenir des enfants. « Ils devraient penser aux enfants. Parce que si la grève va commencer, beaucoup d’élèves resteront encore à la maison, et le SLECG doit comprendre que ce n’est pas tous les parents d’élèves qui ont les moyens d’envoyer leurs enfants dans les écoles privées. Et vous le savez, nous avons un gouvernement qui ne prend les choses au sérieux que lorsque ça chauffe. Les deux dernières années (2017-2018) il a fallu l’intervention des religieux pour apaiser la situation. Tout le monde sait que les enseignants ne sont pas dans les meilleures conditions en Guinée, mais tout cela ne doit pas les empêcher de continuer leur travail s’ils veulent l’avenir des enfants et s’ils souhaitent leur donner une formation de qualité. Donc, pour ne pas paralyser le système éducatif comme l’année 2018, le gouvernement doit accepter leurs revendications. Comme Aboubacar Soumah l’avait dit l’année passée, il ne demande pas forcement les 8 millions de francs guinéens de salaire mensuel. Ils veulent une amélioration sur leurs salaires. C’est au gouvernement de voir ce qu’il peut augmenter afin de trouver une solution à cette grève ».

Saa Foko Millimouno pour Guineematin.com

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