Guinée : sur 100 000 femmes, 550 meurent en donnant la vie

Dr. Edouard Niankoye Lamah

La nouvelle fait froid dans le dos, même si le ministère de la santé parle d’évolution ! Sur 100 000 femmes qui accouchent, 550 meurent en voulant donner la vie en République de Guinée, selon les statistiques de 2018. Satisfait des performances du régime Alpha Condé depuis 2011, le Département de la santé rappelle que 980 femmes sur cent mille mourraient dans les mêmes conditions en 2011.

L’annonce a été faite par le ministre d’Etat, ministre de la Santé, Dr Edouard Niankoye Lamah, à l’occasion d’une conférence de presse animée ce lundi 13 mai 2019, dans un réceptif hôtelier. Une démarche qui visait à faire le bilan des activités réalisées par son département (de 2011 à 2018) et annoncer les défis et perspectives.

D’après Dr. Edouard Niankoye Lamah, malgré les efforts fournis dans le secteur, la situation sanitaire du pays n’était pas reluisante en 2011. « Le taux de mortalité maternelle était à 980 pour 100.000 naissances vivantes, le taux de mortalité infantile à 98 pour 1000, la prévalence du VIH à 1,5% ; la prévalence du paludisme à 44%, tandis que le risque d’infection à la tuberculose était de 1,5% », a expliqué le ministre.

Parlant du bilan de la 3ème République, le ministre de la Santé a cité, entre-autres : la création de l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire (ANSS) en 2016, la construction de 38 Centres de Traitement Epidémiologique (CTEPI), la création de 8 Equipes Régionales d’Alerte et de Riposte contre les Epidémies (ERARE) et 38 Equipes préfectorales d’Alerte et de Riposte contre les Epidémies (EPARE), la gratuité des Soins Obstétricaux et Néonatales d’Urgence (SONU), le recrutement de 4 200 nouveaux agents de santé à la fonction publique ; l’augmentation du budget de la santé qui est passé de 81 milliards (soit 2,27%) en 2011 à 1325 milliards (soit 7,41%) en 2018, etc.

En se fondant sur certains chiffres, Dr Edouard Niankoye Lamah a estimé que l’analyse des résultats en 2018 par rapport à la situation de 2011 permet de constater « des évolutions considérables en termes de mobilisation des ressources, de création des structures, d’utilisation des services et d’amélioration de l’état de santé des populations de notre pays ».

Toutefois, le ministre de la Santé a fait ressortir un certain nombre de défis qu’il va falloir chercher à relever, comme « la faible participation des communautés dans la gestion des problèmes de santé, la faiblesse du mécanisme de redevabilité, l’insuffisance de l’offre des soins en infrastructures sanitaires normalisées, le développement du marché illicite des médicaments, mais aussi des structures privées ».

Pour y faire face, Dr Edouard Niankoye Lamah a annoncé plusieurs actions pour inverser la tendance pour ce qui est de la période 2019-2020 : « la mise en avant de la prévention par rapport aux soins, la recherche de l’efficience dans l’utilisation des technologies, le développement des soins centrés sur les personnes et les services intégrés, le renforcement de la participation communautaire à travers la décentralisation ainsi que le développement du partenariat avec le secteur privé et les autres secteurs connexes ».

Pour finir, le ministre de la Santé a précisé qu’un « long chemin a été parcouru depuis 2011. Mais, beaucoup reste à faire encore parce que la santé n’est pas figée et acquise une fois pour toute. Elle demande un engagement individuel et collectif de tous les jours ».

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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