Guinée : un doute sur la tenue, cette année, du procès des massacres du 28 septembre 2009 à Conakry

Comme annoncé précédemment, le ministre de la justice garde des sceaux a animé une conférence de presse ce vendredi, 10 janvier 2020, dans un réceptif hôtelier à Conakry. A cette occasion, Mohamed Lamine Fofana s’est prononcé sur l’état d’avancement des préparatifs du procès sur le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à ce rendez-vous avec les professionnels des médias.

Dans son exposé, le ministre de la justice a réitéré l’engagement du gouvernement guinéen à « relever ce défi majeur ». Le garde des sceaux guinéen a laissé entendre que le « pool de juges d’instruction » qui a été mis en place a déjà rendu son ordonnance de clôture. « A ce jour, il reste les tâches d’organisation matérielle du procès, notamment la construction du palais devant abriter le procès et dont la pose de la première pierre est prévue pour le lundi, 13 janvier 2020, pour une durée des travaux de 10 mois », a assuré Mohamed Lamine Fofana.

Seulement, loin de rassurer les quelques journalistes présents à cette conférence, ces propos du ministre de la justice ont semé le doute sur la tenue, au mois de juin (comme indiqué préalablement par le gouvernement), du procès sur le massacre de plus de 150 personne au 28 septembre en 2009.

Mohamed Lamine Fofana, ministre de la justice

Interpellé sur ce délai de dix mois (qui correspondrait normalement au mois d’Octobre) pour la fin des travaux de construction du palais devant abriter ce procès, le ministre de la justice a tenté d’étayer ces propos, sans convaincre. « L’entrepreneur dit dix mois ; mais, nous, nous avons besoin d’une salle d’audience digne de ce nom qui puisse abriter ce procès. C’est-à-dire une salle d’audience, une salle de délibération, une salle pour les témoins, une salle pour les victimes. Dès que cela se réalise, nous pensons que d’ici le mois de Mai cela pourrait se réaliser, nous allons tenir le procès. Nous avons pris des engagements fermes vis-à-vis de la communauté internationale que le procès se tiendra au plus tard en juin 2020. Et, nous tenons à respecter cette date. Quand on dit dix mois, ce ne sont pas ces dix mois qui comptent ; mais, c’est la disponibilité de la salle d’audience », s’est défendu Mohamed Lamine Fofana.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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