Hon. Aly Kaba : « le RPG, de la clandestinité à nos jours, n’a jamais été violent »

Aly Kaba, président du groupe parlementaire Rpg arc-en-ciel
Aly Kaba, président du groupe parlementaire Rpg arc-en-ciel

Au moins cinq personnes ont été tuées à Coyah, un à Dubréka et un autre dans la sous-préfecture de Kamsar, suite à des manifestations enregistrées dans la journée d’hier, mardi 12 mai 2020. Autres évènements de la journée, le limogeage du ministre de l’Energie, Cheick Taliby Sylla et le décès de Madame Henriette Conté, ancienne Première Dame de la République. Pour évoquer ces trois sujets, Guineematin.com a rencontré l’Honorable Aly Kaba, président du groupe parlementaire RPG arc-en-ciel à l’Assemblée nationale.

Tout d’abord, le Chef de la majorité parlementaire a salué et magnifié la mémoire de Madame Henriette Conté, ex-première Dame de la République, décédée la veille à Conakry.

« Je commence par présenter mes condoléances à la famille biologique de l’illustre disparue et à tout le peuple de Guinée. Comme vous le savez, la Guinée a été secouée par de graves crises vers la fin du règne du Général Lansana Conté. A cette occasion, le monde a découvert en Mme Henriette Conté, une brave femme, exemplaire auprès de celui-ci. Elle joua le rôle de conseillère pacifique en s’impliquant auprès de son mari pour résoudre bien de crises pour le bien de la nation. Elle a facilité auprès de son époux beaucoup de choses et a pu faire renouer le fil du dialogue entre le pouvoir d’alors et les forces vives. Pendant près d’un quart de siècle, elle a joué ce rôle de conseillère en sa qualité de Première Dame, avec élégance et intelligence …».

Pour ce haut dignitaire du régime, le RPG, alors principale formation de l’opposition, les efforts de la Première Dame sont à saluer dans la construction de la démocratie en Guinée. « Le RPG, de la clandestinité à nos jours, n’a jamais été violent. Notre parti a toujours milité pour la paix, la concorde et l’unité nationale en Guinée. Partant, notre parti salue toute personne ou organisation qui privilégie le dialogue et la concertation dans l’édification de notre démocratie », a dit l’Honorable Aly Kaba.

Interrogé sur les violences meurtrières enregistrées à Coyah, Dubréka et Kamsar, dans la journée d’hier, ce haut responsable du parlement guinéen, a tenu à exprimer ses regrets avant de condamner les actes de violences et appelé à l’ouverture d’enquêtes pour retrouver et punir les coupables.

« Je regrette sincèrement ces cas de morts, ces violences, ces casses et les destructions enregistrées ça et là. Je m’incline pieusement devant la mémoire des disparus. Une personne tuée est de trop. Cependant, tout regroupement ou attroupement actuellement dans le pays peut favoriser la propagation du coronavirus… A mon avis, c’est des choses qu’il faut absolument éviter. Je souhaite que toute la lumière soit faite pour que de tels actes ne se reproduisent plus dans notre pays. Pour cela, il faut souhaiter l’implication de tout le monde. Que les populations acceptent de collaborer avec les services compétents pour dénicher les auteurs de ces actes criminels », a dit l’Honorable Kaba.

S’agissant du limogeage du ministre de l’Energie, Cheick Taliby Sylla, le Président du groupe parlementaire du RPG Arc-En-Ciel, se dit non surpris, puisqu’après tout, être appelé ou partir du gouvernement, relève du pouvoir discrétionnaire du président de la République.

« Une fois au gouvernement, chaque ministre reçoit une feuille de route dans laquelle le président de la République, par le biais du Premier ministre, lui confie une mission et attend de lui des résultats. Si ces résultats ne sont pas atteints, vous devez vous attendre à des sanctions positives ou négatives. Mais, comme vous le savez, le pouvoir de nommer et de limoger est un pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat. Le Président est élu, il a des engagements vis-à-vis des populations. Autrement dit, le Président s’engage à améliorer les conditions de vie de ses populations, s’il confie une mission à un ministre, il lui appartient d’apprécier les résultats. Pour ce cas présent, il faut admettre que les résultats escomptés n’ont pas été atteints. Il n’est donc pas étonnant que le ministre concerné soit remercié. Par contre, ce que moi je ne comprends pas, tout comme l’opinion aussi, c’est la réaction de certains hommes politiques comme M. Cellou Dalein Diallo, ancien député et ancien Chef de file de l’opposition, qui parlent du départ du Président en lieu et place du ministre comme solution. Non ! Ils se trompent lourdement. Le Président est élu et le ministre est nommé. Qu’ils corrigent donc leur façon de parler. S’il y a des problèmes dans un secteur, le Président évalue et apporte les solutions nécessaires. Si ces rectifications entraînent le départ du ministre, mais c’est tant mieux, puisque le Président est lié au peuple par des engagements », a fait savoir ce responsable du parti au pouvoir.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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