Hôpital Donka (Conakry) : des médecins arrêtés pour trafic de drogue

Plusieurs médecins chirurgiens en service à l’hôpital national Donka (Conakry) ont été arrêtés récemment dans une affaire de trafic international de drogue. L’un d’entre eux est accusé d’avoir collaboré avec un narcotrafiquant pour extraire des boules de cocaïne dans le ventre d’une fille, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Ce sont des agents de l’office central antidrogue qui ont procédé à l’interpellation de ces professionnels de santé. Selon le commissaire divisionnaire de police Ibrahima Kalil Camara, directeur adjoint de ce service, ils sont accusés d’association de malfaiteurs, trafic international illicite de drogue et complicité par des faits aggravants.

« Le 20 août dernier, notre service a reçu des informations selon lesquelles, une porteuse de drogue incorporée en provenance du Brésil a été opérée dans une clinique de la place par un chirurgien et qu’il y a eu extraction de plusieurs boules de cocaïne de l’estomac de cette porteuse. Les chefs hiérarchiques m’ont donné ordre de déployer des hommes sur le terrain. Ce qui fut fait. Le 25 du même mois, nous avons procédé à l’interpellation du premier suspect.

De l’enquête, il s’est avéré que cette fille a été effectivement opérée le 11 août 2021, par la complicité d’un narcotrafiquant du nom de Chérif Bah et de Fatoumata Diariou Doumbouya, qui était stagiaire dans la clinique du chirurgien Dr Samuel », a-t-il expliqué, ajoutant que l’opération n’a pas eu lieu finalement à la clinique de Dr Samuel, mais plutôt au CHU Donka. Le médecin s’est fait aider par deux autres chirurgiens, qu’il a trompés avec un faux diagnostic. Et après l’opération, les médecins ont extrait plusieurs boules de cocaïne de l’estomac de la fille.

« Après extraction de la quantité de drogue, les autres chirurgiens ont conseillé à Dr Samuel de remettre le corps étranger au chef de service de Donka, où l’opération a eu lieu finalement, mais Samuel n’a pas obtempéré. Malgré l’insistance de ses collègues, Samuel a remis cette quantité de drogue à Chérif Bah, le propriétaire. A l’heure où nous sommes, Chérif Bah est en cavale, la porteuse de la drogue qui a été opérée est également en cavale. Ce qui est encore plus inquiétant, de notre information, au moment où la patiente quittait le lit d’hôpital, elle était encore dans un état grave.

Nous demandons que cette porteuse sache que notre enquête ne doit pas mettre sa vie en danger, nous ne sommes que des enquêteurs. Qu’elle se présente dans un centre hospitalier, mais à condition qu’elle nous téléphone pour qu’on donne l’ordre aux médecins de l’assister, parce que sa vie est en danger », a lancé le commissaire divisionnaire de police Ibrahima Kalil Camara, directeur adjoint de l’office antidrogue. Ce service met un numéro de téléphone (620 59 44 65) à la disposition des citoyens tout en promettant une récompense à toute personne qui l’aiderait à localiser le présumé narcotrafiquant, Chérif Bah.

A noter que Dr Samuel, le principal mis en cause dans cette affaire, nie toute participation à un trafic de drogue. Devant les médias, le médecin a assuré que lui et ses collègues ont opéré la porteuse de la drogue dans le seul souci de sauver une vie, sans même savoir qu’elle avait de la drogue dans son ventre.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 12 43 62

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